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194 JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS 20 Juin 1733. Toutes les lettres d'Allemagne s'accordent pour penser que l'on se tiendra de part et d'autre sur la défensive. LeprincedeDombes(1)afaitlecoup de pistolet avec les hussards dans le dernier fourrage. Son action a été blâmée de tous les gens sensés. Ayant aperçu une petite troupe de nos hussards, il se déroba de ses gens et s'en fut se mettre à leur tête, passa un monticule, attaqua un dé- tachement de hussards ennemis et en ramena deux prison- niers. Cela montre de la valeur, mais peu de prudence. Bonier vient de faire un nouvel éclat pour faire enrager ses parents et la maison de Channes. Il a donné une fête à la Petitpas dans la plaine de Saint- Denis sous des tentes, à un retour de chasse, où il y a eu un ballet, en l'honneur de l'anniversaire de sa liaison avec cette divinité, et dont le dénouement a été un brace- let de pierreries en forme de couronne qu'un Amour est venu porter à sa Vénus : donc il est plus fou que jamais. 2 Juillet 1735. J'ai reçu le billet pour prendre chez M. Guldimanles 240 fr. pour les bronzes antiques. Je suis bien mortifié de ce qu'ils n'ont été du goût ni de la ville ni de celui de l'Académie, mais je n'en ai pas été surpris. Je suis prêt cependant à les garder pour mon compte, mais dorénavant je serai plus réservé sur l'arti- cle des acquisitions. La cour est un théâtre de paix et d'indolence qui ne nous fournit rien de bien neuf ni d'intéressant. (1) Louis-Auguste, fils du duc du Maine, colonel général des Suis* ses, mort sans alliances en 177b