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456 ENCORE L'ÊSTÉREL I lées ombreuses où les grandes bruyères ornées de leurs panaches blancs disputent le terrain aux cystes cou- verts de fleurs et aux lauriers-rose qui encombrent le lit du moindre torrent, vous arrivez au milieu de ces bois fleuris, à l'exploitation de ces superbes porphyres bleus mouchetés de quartz blancs jadis exploités par les Ro- mains et qui ont déjà fourni plusieurs colonnes à la chapelle de Fourvières. La colonne qui décore la fontaine de la ville d'Aix et l'obélisque qui embellit la place du marché de la ville d'Arles sortent de ces carrières. On se demande comment ces masses peuvent être ex- traites de ces profondeurs, dont les accidents de terrain semblent devoir rendre le transport impossible. Lors de la visité que je fis à la carrière, une colonne destinée, je crois, à la chapelle de Fourvières, qui mesurait 9 mètres de longueur sur 1 mètre 50 centimètres de diamètre s'était brisée en deux par suite d'une fissure lorsqu'on voulut la sortir de son Jit. Une nouvelle, qui devait la remplacer, était déjà tracée dans la masse du rocher ; l'extraction en sera«t-elle plus heureuse ? C'est à souhaiter, et une fois dégagée de la roche, reste la difficulté de transporter cette énorme masse jusqu'au chemin de fer le plus près. C'est à l'aide de fardiers organisés sur place auxquels 24 ou 30 chevaux sont attelés. La route que doit parcourir le monolithe est construite à mesure que le char avance, et la trace de la route, établie temporairement à l'aide d'abattis et de remblais, disparaît souvent jusqu'à ce qu'une nouvelle expédition vienne exiger les mêmes efforts. Ces colonnes, qui, brutes, mesurent quelquefois 10 mètres, sur 1 mètre 50 de diamètre, sont chargées sur le chemin de fer de la Méditerranée qui les transporte jus-