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DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LYON 355 ont été rétablis à la marge en écriture cursive lombardo- mérovingienne. « C'est là , si je ne me trompe, la preuve d'une haute anti- quité . Tous ces anciens manuscrits contiennent des livres sacrés ou des écrits des Pères de l'église. Un seul renferme des fragments de Térence écrits en prose. « La théologie, l'histoire ecclésiastique, la philosophie, la jurisprudence sont les classes qui renferment le plus grand nombre de manuscrits. Nous y avons remarqué aussi une encyclopédie en vers provençaux, composée en 1288 par Matfre Ermengau, de Béziers. Cet ouvrage, que Delandine avait placé parmi les écrits italiens et qu'il avait attribué à un nommé Alberti, doit intéresser particulièrement les personnes qui s'occupent de l'histoire des sciences. » Ainsi, il est donc constant que Libriest venu à Lyon, dans les derniers mois de 1841, qu'il a refait entièrement le ca- talogue erroné de Delandine et étudié, avec un soin tout spécial, les manuscrits en lettres onciales; mais il se garde partenu à Pithou. Ce manuscrit est, sans contredit, un des plus anciens et des plus curieux qui se trouvent en France. Il se com- pose de 1S6 feuillets de beau vélin. L'écriture est en lettres oncia- les très-régulières. M. Libri. qui en parle avec une prédilection toute particulière dans son rapport du mois d'août 1841, a sans doute oublié de le mettre dans une de ses grandes poches. M. Léopold Delisle estime que la bibliothèque de Troyes peut bien posséder une vingtaine de manuscrits antérieurs à Charlema- gne ; mais il ne pense pas qu'elle en ait plus de deux ou trois en onciales. Cette bibliothèque est des plus riches en manuscrits. En 1841, quand M. Libri la visita, elle possédait 2109 ouvrages manuscrits, provenant, en grande partie, des oratoriens de Troyes et de l'abbaye de Clairvaux. Cette dernière avait acheté, en 1784, la collection du président Bouhior, de Dijon, au prix de 133,000 livres, laquelle était une des plus belles qu'un particulier ait pu posséder. (2,000 manuscrits et 35,000 volumes imprimés). Ce n'est que huit ans après cette acquisition, lorsque la Révolu- tion eut fait main basse sur la bibliothèque de l'abbaye de Clair- vaux, qu'on ouvrit les caisses qui contenaient la collection BoubJer, et l'on trouva plusieurs des plus beaux manuscrits pourris.