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                      POÉSIE                         S3
De son culte sacré tous les autels sont vains :
Les siècles à venir conservant ta mémoire,
Pour monuments toujours les plus beaux de ta gloire,
    Auront tes poëmes divins !

Non, ce n'est pas assez que la reconnaissance
Eveillée à tes vers sur ton séjour d'enfance,
Rende ta grande image à ton pays natal ;
Ton prestige s'étend à la patrie entière
Et partout sans l'appui du bronze ou de la pierre
    L'amour te dresse un piédestal !

Le temps qui de la mort fait sa joie éternelle,
Lorsqu'il brisa ton lutb sous un coup de son aile,
Près de l'onde a laissé ton plus cher soutenir
Et si nous ne pouvons, un seul jour, sur la rive,
Jeter l'ancre, en passant, notre bouche plaintive
     N'aura qu'un cri pour te bénir !

Mais le trépas pour toi n'est que la délivrance
De l'âme qui remonte, oubliant sa souffrance,
Contempler l'infini durant l'éternité ;
C'est là le port ouvert à tous dans un mystère :
Toi d'un meilleur destin, tu revêts sur la terre,
     Comme aux cieux l'immortalité !

Pourtant,quand tu comptais plusd'œuvres que d'années,
Tu pus croire, un moment, tes couronnes fanées,
En voyant la fortune à tes yeux se voiler ;
Alors, dans le seul bien de ta plume féconde,
Tu montras, libre et fier, n'attendant rien du monde,
    Jusqu'où la vertu peut aller.

Tu tombas glorieux aveu nos renommées,
Avant que notre sol, sous le poids des armées,
Ne fut couvert de sang, de honte et de malheur ;