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                        LE THEATRE A LYON                          365

bien dire les vers. Il étudiait sans cesse et, quoique fort
jeune, son répertoire était déjà très-étendu. La troupe
de Lyon ne pouvait que profiter sous l'influence d'un es-
prit vif et enthousiaste comme celui-là.
   Nous n'avons pas retrouvé trace des pièces nouvelles
qui furent jouées de 1746 à 1750. Cependant, le beau
monde reprenait le chemin du théâtre et la direction fai-
sait salle comble. Il était de bon ton d'arriver avec une es-
corte de valets de pied ; c'était une façon d'étaler sa for-
tune et ses quartiers de noblesse. Mais, comme ce public
parasite occupait une place précieuse et causait du tu-
multe pendant les représentations, une ordonnance du
duc de Villeroy, en date du 7 juin 1746, défendit aux
gens de livrée d'entrer aux spectacles, sous peine de pri-
son, et d'arracher les affiches desdits spectacles sous pei-
ne d'amende et de prison (1).
   En 1748, le consulat, qui ne s'était guère montré pro-
digue jusqu'alors, se décida â accorder à la direction des
spectacles une subvention annuelle de 5 mille livres (2).
C'était encore bien mesquin ; toutefois, cette augmenta-
tion de crédit témoignait de l'importance que notre théâ-
tre prenait de jour en jour.          •*'•••
   Le carnaval de 1750 fut particulièrement brillant.
L'Opéra donna chaque semaine quatre représentations et
deux grands bals. On joua Roland, VEurope galante, la
Provençale, l'Acte du Jaloux, la Chercheuse d'esprit,
YAmour saltimbanque ; Mademoiselle Sëlim remplit avec
 succès le rôle de Médée dans Médée et Jason et Mademoi-
 selle Oartaud celui d'Iphigénie dans Iphigènie en Tauri~


  (1) Jusqu'en 1790, les affiches du Grand-Théâtre commençaient ainsi ;
Les Comédiens de Mgr le duc de Villeroy donneront aujourd'hui, etc.
  (2) Tablettes chronologiques.