Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         LE THEATRE A LYON                           367

leurs sujets de la Province ; le sieur Préville, chef et di-
recteur^ comédien accompli en son genre, en est un sûr
garant (1). »
   En effet, Préville sut faire la réforme que Monnet avait
tentée en vain. Il parvint à introduire sur notre scène
les meilleures pièces du répertoire comique et dramati-
que, qu'on jouait alternativement avec l'opéra. Cinna et
Bajazet, Tartuffe et le Menteur, Electre et Zaïre, Enée
et Didon tinrent l'affiche à côté de Démocrite et du Retour
imprévu, du Légataire universel et du Philosophe ma-
rié, du Jeu de l'Amour et du Hasard, de Crispin rival
de son maître et de vingt autres pièces non moins célè-
bres (2). Corneille et Racine, Molièreet Regnard, Lesa-
ge et Marivaux, Voltaire et Crébillon, tous ces grands
noms, toutes ces grandes Å“uvres produites au grand jour
dans l'espace de quelques mois, excitaient un immense
enthousiasme ; c'était une série de révélations pour le
peuple lyonnais, dont l'esprit observateur et délié se plie
aisément à l'étude d'un caractère et aux combinaisons
d'une intrigue.
   Les Lyonnaises, qui a aimaient beaucoup à être aimées
de leurs maris (3), » se pressaient à la représentation
du Préjugé à lamode, delà Chaussée, pièce morale s'il
en fut jamais, qui avait obtenu à Paris un grand succès
de vogue et combattait le préjugé qui faisait une honte
aux grands de montrer une passion bourgeoise pour leur
femme.Les Lyonnaises se pressaient au ballet pantomime
des Chasseurs et des Vendangeurs, dansé par la Camar-


  (1) Affiches de Lyon, 1750.
  (2) Id.
  (3) tlev. du Lyonnais, t. "Vt, y séfîe, juill«t 1§7$, Soignai des Nou-
velles de Paris de 1734 à 1738, p. 34.