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              NOTICE SUR PHILIPPE THIERRUT               .145

maison paternelle. Ils étaient lancés dans la vie à un âge
bien tendre encore, et ils n'avaient plus personne pour
les aimer.
    Dans la biographie qu'il fait de son père, Philippe
Thierriat, en lui prodiguant les expressions des plus ten-
dres et en rendant justice à son beau talent, le blâme du
mauvais choix qu'il a fait on donnant à ses enfants une
nouvelle mère. La marâtre, en effet, dès les premiers
jours, ne se sentit aucune tendresse pour les petits orphe-
lins; elle les traita en étrangers, et fit tout pour leur fermer
le cœur paternel. Aux premières vacances, elle sut si bien
manœuvrer auprès du pauvre artiste dont elle captait la
 confiance, qu'elle fit renvoyer du foyer paternel les deux
 écoliers consternés et tremblants etlesfit rentrer au collège
 sans leur laisser goûter le repos qu'ils avaient mérité
 par un an de travail.
    Fleury, plus énergique et plus courageux, en prit son
 parti avec vaillance .
    Quant à Philippe, il faillit en faire une maladie et
 n'oublia jamais l'injure si poignante qu'il avait reçue de
 celle qui avait pris la place des deux femmes qu'il avait
 si tendrement aimées.
    Obligé de renfermer sa douleur et ne voyant pas de
 consolation dans la maison paternelle, il s'adonna dès lors
 avec énergie à la science, consolatrice de tous les maux.
 Il réussit et obtint une demi bourse, grâce à sa conduite
 exemplaire et à un travail soutenu, mais il n'était au
 bout ni de ses peines, ni de ses efforts. Le collège n'est
 que' l'apprentissage de la vie et c'est quand on en sort
  qu'on se trouve en présence des plus hautes difficultés-
     Philippe, à vingt ans, avait encore besoin de six mois
  d'études sérieuses avant de pouvoir se présenter aux
  épreuves du baccalauréat. Or la loi était positive ; à vingt
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