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146           NOTICE SUR PHILIPPE THIERRIAT

ans, il ne pouvait plus rester au collège comme élève. M.
le Proviseur, satisfait de son caractère et de son intelli-
gence, offrit à M. Thierriat de garder son fils comme sur-
veillant et de lui faciliter ainsi les moyens d'acquérir ce
qui lui manquait. M, Thierriat hésitait, mais son fils
refusa et courageusement, il rentra au foyer paternel où
sa belle-mère lui prodigua tous les désagréments qu'une
femme méchante peut procurer à l'être faible qu'elle
n'aime pas.
   Philippe surmonta tous les déboires et tous les dégoûts,
il travailla, fut reçu bachelier. Mais alors il s'aperçut
qu'il n'était pas plus avancé qu'auparavant et qu'un di-
plôme ne donne par lui-môme aucune position à son
possesseur.
   Que de fois l'avons-nous entendu, ce cher père, regret-
ter le temps qu'il avait perdu, disait-il, au lieu d'appren-
 dre le commerce ou môme un bon état, dans lequel il au-
rait pu développer son activité et les qualités précieuses
 qu'il possédait !
   Il essaya de la carrière de dessinateur à laquelle des
 aptitudes spéciales le portaient. A cette époque, le dessin
pour la fabrique était florissant et il voyait là un avenir
dans ses goûts ; mais après avoir suivi un cours spécial,
la* faiblesse de sa vue l'arrêta et, bien à contre cœur, il
fut obligé de se retourner d'un autre côté.
   II était plus indécis que jamais lorsque Messieurs Nalès
et Proton lui proposèrent une association pour créer une
maison de commerce, articles veîèurs fantaisie pour gi-
lets. Philippe accepta et se mit à l'œuvre avec empresse-
ment.
   Que de rêves couleur d'espérance fit le jeune négo-
ciant au début de sa carrière! comme l'avenir était beau,
quel but magnifique il proposait à son ambition ! con