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                       CHRONIQUE £OCA^B                    473

    La récolte intellectuelle laisse peut-être aussi un peu à
 désirer. On g, beau se retourner de tous les côtés, à part les
 journaux qui se créent, naissent, grandissent et pullulent,
 rien ne fleurit à l'horizon.
    Heureux encore quand on voit venir de loin quelque livre
 presque lyonnais.
    Et justement, voici une plaquette charmante : Vie d'Eus-
 torg de Beaulieu, par Guillaume Collettet, publiée d'après
 le manuscrit de la Bibliothèque du Louvre, avec notes et
 appendice, par Philippe Tamizey de Larroque.
    Cette brochure,nous rappelle le souvenir d'un poète dont
la vie se passa en partie à Lyon. De Beaulieu allait être
complètement oublié, quand M. De Larroque a entrepris de
faire, autant que possible, revivre sa mémoire. C'est une
bonne œuvre faite avec toute la grâce et l'habileté biblio-
graphique désirables. Sachons gré .aux hommes courageux
qui se vouent à redresser les torts de la fortune et à venger
les injustices de la postérité.
   Ce n'est pas, avouons-le, que Eustorg de Beaulieu, qui,
de son vrai nom, s'appelait Hector de Beaulieu"', fût un
homme fort recommandable. Mais à une .époque où on
loue le talent dé Rabelais, Ronsard, Marot, Régnier, sans
avoir souci de leurs mœurs, nous ne pouvons nous montrer
trop difficile sur un poète qui a fait imprimer à Lyon la
plupart de ses ouvrages, et qui a montré un véritable talent
dans sa prose et dans ses vers.
   Reaulieu publia des poésies sous ce titre : Les divers rap-
ports , contenant plusieurs rondeaux, dixûins , ballades,
chansons, épistres, ensemble une du Coq à l'Asne et une
autre de l'Asne au Coq. Lyon, chez Pierre de Sainte-Lucie,
demeurant près Notre-Dame de Confort, 1537, petit in-8".
   Plusieurs de ces pièces concernent Lyon : A la louange
d'ung beau petit jardin sur Saôna à Lyoh^ appartenant à
maisire François Laydla, très^-expert musicien et organi&te.
(M. Fétis croit que ce musicien est François de Layolle). —
Dixain IX, De la statue du Bacchus de neige que les painctres
de Lyon firent pour leur plaisir, l'an mil V. G. tïXVÃ. —
Dixain X. Du May que lesdicts painctres de Lyon plantèrent
en leur rue l'an susdit.— Le 88" et avant-dernier rondeau :
A la louange de la ville de Lyon, renferme l'éloge des Lyon-
naises :                    -

           C'est à J^on où sont tes, belles daroes.

           Qui en dit mal, je les repute infâmes,
           Car le recueil de toute hoiinest«té
                    C'est à Lyon.