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                               POÉSIES                             8b




                            DEMAIN (i)

               0 Muse, ô céleste colombe,
               Qui.souvent gémis dans nos cœurs,
               On arrive au ciel par la tombe,
               A la gloire par les douleurs.


               L'âpre destin veut qu'il incombe
               À tout génie un lot de pleurs :
               Aujourd'hui sous sa croix il tombe,
               Et demain lui garde des fleurs.


               Aujourd'hui c'est la lutte ardente,
               O Muse, où ta robe flottante
               S'accroche aux ronces du chemin;


               Et demain c'est l'apothéose,
               Après la nuit le rayon rose !
               Hélas ! pourquoi toujours demain?


                                      HUGUES BERTHIN.




   (1) C'est avec émotion que nous donnons ce sonnet de notre cher et
regretté collaborateur. Frappé par la maladie, M. Hugues Berthin
l'a écrit d'une main tremblante, en disant qu'il le destinait à cette
Revue du Lyonnais pour laquelle il avait eu toujours une.si constante
affection. La Revue l'a reçu comme un legs précieux et, de ce der-
nier souvenir comme de son amitié, elle lui gardera une éternelle re-
connaissance.
                                                        A. V.