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LA BATAILLE DE NÉZIB 181 arrière, il fait masser toutes ces forces et les oppose à Ibrahim ; les canons de ses trois redoutes convergent leur tir vers le point de l'attaque et les Egyptiens, à qui on résiste pour la première fois, s'arrêtent étonnés en présence de cette muraille vivante qu'ils ne peuvent franchir. Soudain, dans leurs rangs, quelques bataillons syriens s'écrient qu'ils n'ont plus de cartouches ; l'artillerie lé- gère elle-même faiblit. Le feu s'éteint, la terreur gagne et les Syriens, prenant la fuite, entraînent dans leur panique les Egyptiens et leur bouillant général. Celui-ci résiste et appelle. Trois hommes lui restent fidèles: le colonel Mohamed Bey, son porte-drapeau et un conscrit druse, le jeune Youssef qui'crie avec déses- poir à ses camarades, Druses comme lui : « Lâches ! lâches ! qui abandonnez votre général ! » A eux quatre, ils font un faisceau, une digue et cherchent à retenir les fuyards. Mais Soliman a vu la débandade et il en devine la cause. Furieux, à mesure que les bataillons se replient et courent au monticule qu'ils tourneront pour disparaître à jamais, il fait pointer sur eux sa formidable artillerie et les couvre d'un ouragan de mitraille et de fer. Les Syriens éperdus s'arrêtent et voient avec effroi qu'ils sont pris entre la fusillade ottomane et les terribles canons égyptiens; ils hésitent; mais aussitôt, Soliman, quittant son monticule, se précipite au milieu d'eux avec tout son état-major et sa réserve. Des munitions arrivent de toutes parts et sont prodiguées. La vue du héros qu'après tout ils aiment, du vaillant capitaine avec lequel ils ont toujours vaincu change leurs irrésolutions ; les fuyards ' se retournent et se rallient ; le sabre de Soliman leur montre la colline où toute l'armée se précipite èoMà h un