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56 L'KSTÉREL ments sur les lieux les plus remarquables (1), j'arrivai à visiter à peu près tous les sites un peu importants du pays ; mais que de vues splendides, que d'excursions ravissan- tes et que de sites curieux restent encore inconnus soit aux nombreux étrangers, souvent valétudinaires, qui ne peuvent faire de longues courses qu'en voiture, soit aux habitants du pays, insoucieux des beautés qu'ils n'appré- cient pas, blasés qu'ils sont par l'habitude d'être en face d'une nature si riche et si pittoresque, mais toujours la même. Un de mes amis, qui habite Cannes depuis plusieurs années, et qui a parcouru ses environs dans tous les sens, publia dans un journal, il y a quelques années, la relation d'une excursion qu'il avait faite au cœur de l'Estérel. La description pittoresque qu'il faisait de ces vallées sauva- ges m'avait donné grande envie de m'assurer par moi- même si ces merveilles n'étaient pas surfaites et si la réa- lité répondait à ses récits. Je le priai donc de vouloir bien me faire visiter cette vallée infernale dont il se disait le révélateur ; il y consentit de bonne grâce et nous prî- mes jour pour accomplir cette excursion. Munis de provi- sions indispensables pour un repas agreste, nous partîmes de Cannes, le 3 janvier, par le convoi du chemin de fer de 7 h. 19 du matin, et arrivâmes à Trayas (première sta- tion) à 7 h 42. A quelques centaines de mètres de cette station, nous nous engageâmes dans la montagne de l'Es- térel ; mais, après une course de près de deux heures, des plus fatigantes, à travers les rochers, les ronces et des maquis presque impénétrables nous fûmes obligés de renoncer à notre excursion, par suite d'indisposition et de (1) De ce nombre est le livre de M. \ictor Petit intitulé: Vingt cinq promenades dans les environs de Cannes,