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              LE PAGE l>U BARON DES ADRETS.            533

   Duerne est sur le point culminant dos montagnes, et le
regard enchanté ne sait s'il doit se reposer avec plus de
délices sur les fraîches et riantes vallées qui l'entourent
ou sur cette ligne des montagnes forésiennes qu'on ap-
pelle les montagnes du Soir. L'église fut pillée, les mai-
sons saccagées et la désolation s'assit au milieu de ces
foyers dévastés.
   Après avoir traversé les forêts de la Courtine, avoir
détruit les châteaux de la Chavanne et de Sacconnay,
berceaux d'anciennes familles lyonnaises, l'armée se
présenta devant Saint-Symphorien.
   Sur les flancs d'un rocher dominé par une église
splendide et triomphante, S petite ville est groupée de la
                              a
manière la plus pittoresque et la plus heureuse. Ses mu-
railles étaient flanquées de tours, trois portes donnant
sur la campagne étaient défendues par des mâchicoulis,
des herses et des ponts-levis. Son château était redouta-
ble. Les huguenots emportèrent la ville, pillèrent et
renversèrent l'église. Après leur départ une façade et un
clocher roman attestèrent seuls que là on avait jadis
adoré Dieu.
   Beaumont passa devant Chazelles sans y entrer. Cette
 petite ville forte appartenait à l'abbaye de Savigny. Elle
était renommée par sa commanderie de l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem, dont le gros château était garni aux
 quatre angles d'énormes tours. Peut-être était-elle ca-
 tholique zélée, peut-être avait-elle encore quelques ri-
 chesses, mais elle était défendue par un fléau contre le-
 quel Beaumont ne voulut pas se mesurer. Chazelles ve-
 nait d'avoir la peste, apportée par une balle de laine
 venant de Symrne; devant un pouvoir plus grand que