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460                            poisiK.
           Puis à l'école^buissonnière
           Faite dans les petits sentiers,
           Entre les fleurs des églantiers,
           Quand l'oiseau disait sa prière...
           Aux fiers élans de sa valeur,
           De sa jeune valeur naissante,
           Mais déjà virile et puissante,
           Puissante de charme et d'ardeur !
           A ce bon air si pur du Rhône
           Qui, sur son front d'adolescent,
           Passait, rapide et caressant,
           Doux baiser que le ciel nous donne...
           Peut-être à son premier amour,
           Au souvenir encor suave
           Que dans sa carrière de brave,
           Il n'a point brisé sans retour...
      Songe, beau général, songe à ton cher Valence,
      Tu ne pourras revoir son site gracieux !..
      Non, ne conserve pas cette aimable espérance,
      La mort te guette, hélas ! d'un œil audacieux !..
      Toi, le vaillant soldat, l'ami de la bataille,
      Tu ne dois pas mourir au milieu des combats !
      Adieu l'enivrement d'un trépas à ta taille,
      Le désolant typhus te tordra dans ses bras !..
      Vois-tu venir le jour où, baisant ton épée,
      La pressant sur ton cœur, tu lui diras adieu !
      Où, voulant t'élancer, dans ta valeur trompée,
      Pour te battre et jouir, tu rencontreras... Dieu !

      Mais ton brillant laurier sera toujours le même,
      Il triomphe à jamais, il triomphe du sort !
      Valence a reconnu ton courage suprême,
      Ton immortalité se venge de la mort !
(Daiiphlné-Journal)                Mlle Adèle   SOUCHIER.