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?.08 M. GRÉGOIRE ET SES ÉCRITS. tant d'autres, il avait pris son élan. C'est par ce côté qu'il échappe à toute assimilation complète avec des hommes du passé, qu'il est bien de sa génération et qu'il se montre à nous comme un frère de deux autres Lyon- nais, ceux-là illustres et dont la carrière a pu se pour- suivre, comme un frère de Ballanche et d'Ozanam (1). Vers la fin de sa trop courte existence, modifié par le temps et la fatigue, il écrivait à l'un de ses élèves et lui disait librement quelles étaient, selon lui, les conditions les plus favorables pour s'appliquer à l'amour désintéressé des choses de l'esprit : « Les lettres veulent une âme calme, détachée, croyante, éprise du beau et supérieure aux agitations du siècle. » A coup sur, ce tableau ne saurait être exclusif; il est des façons plus agitées , plus troublées de s'adonner à l'étude. Mais M. Grégoire, en indiquant ses prédilec- tions, s'est révélé lui-même sans y songer. « Cette âme calme, détachée, croyante, éprise du beau et supérieure aux agitations du siècle, » c'était bien l'âme du maître et de l'ami que nous avons connu et que nous regrettons. Edouard de VILLENEUVE. Pendant trente années, il a beaucoup écrit aux personnes les plus indifférentes, placées parfois dans des situations extrêmement bizarres ; il avait le sentiment très-vif de chacune de ces situations ; il en rendait les plus simples détails avec une expression parfaite et dans une forme irréprochable qui n'avait rien conservé de la première enflure de son style de jeune homme. Ces lettres contiennent la part la plus atta- chante, la plus originale de son âme et de>son talent. De telles citations honoreraient sa mémoire à tous les points de vue ; mais ces lettres appartiennent aux destinataires, et l'on comprend les convenances qui peuvent s'opposer à toute publicité. (1) La parenté intellectuelle et morale que j'allègue ici, serait dé- montrée s'il m'était permis de faire des emprunts à la correspondance