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CHRONIQUE LOCALE. 79 d'Autun. Après Sidoine Apollinaire qui brilla d'un si grand éclat, après Leidrade et Agobard, le moyen-âge vit naitre l'imprimerie, et les pres- ses lyonnaises, qui rivalisent avec celles de Paris et de Venise, d'Ams- terdam et de Bâle enfantent les chefs-d'œuvre si estimés aujourd'hui. Erasme, Henri Estienne, Rabelais, Nostradamus,. Marot s'arrêtent dans notre ville, qu'ils ne voulaient que traverser, séduits qu'ils sont par la société brillante qu'ils y trouvent. Si l'Académie angélique n'a jamais existé, on a de tout temps trouvé desérudits qui se plaisent à tout nier, on doit convenir que Paradin, Champier, Sève, Bellièvre, Philibert Delorme , Grolier, Vauzelles, Louise Labé, Clémence de Bourges, Pernette du Guillet, Sibylle Bullioud, Jeanne Gaillarde, Jacqueline Stuart, formaient une société que pouvaient envier toutes les villes et tous les âges. Plus tard, Ménétrier, Spon, De Boze, Falconet, Colonia, Pernetti, Coustou, Coysevox, Stella, Audran, Jussieu, Rozier, Poivre, Terrasson, Morellet, Bergasse, Lémontey, Jordan, Say font à la ville une auréole brillante et magnifique. De nos jours, Ballanche, Ozanam, Ampère. Dugas-Montbel, Revoil, Chinard, Lemot, Saint-Jean, Orsel, Flandrin, et, vivant au milieu de nous, des orateurs, des historiens, des magis- trats, des savants, des poètes, soutiennent l'éclat dont les siècles ont en- touré Lyon. M. Soupe croit que Lyon n'a pas dégénéré et Mme Ernst a montré dans ses cours si suivis quelle ardeur littéraire anime la cité. A côté de l'Académie vivent en effet plusieurs actives Sociétés. Le 22, la Société littéraire était réunie dans un banquet autour de ses chefs. La poésie n'a pas plus fait défaut qu'à ses séances ordinaires. Le 27, la Société impériale d'Education se réunissait à son tour en séance publique. Après le compte-rendu des travaux lu par M. de Laprade, président, M. Saint-Olive a fait un rapport piquant sur le concours proposé en 1869 ; M. Lacroix a esquissé rapidement la vie et les travaux de Ducis, et M. Doucet à lu une brillante poésie inti- tulée La Mer. Un banquet de quarante couverts, présidé par le Rec- teur de l'Académie, a bientôt après fait ressortir l'intime union qui règne dans cette savante Société- Partout, poètes et prosateurs ont payé de leur personne et chacun disait comme le refrain d'une chanson chantée au dessert : Je voudrais passer ma vieillesse Avec des sages comme vous. — L'ouverture du Salon a réveillé tous les goûts _ artistiques de la patrie des Saint-Jean et des Flandrin. Le livret est énorme. Les pre- mières expositions se composaient de cinquante toiles. Le chiffre au- jourd'hui dépasse, huit cents. Les Parisiens ont peu envoyé ; les Fla- mands sont accourus, les Lyonnais ont donné avec un ensemble dont nous sommes fiers. Les fleurs, les paysages, les tableaux de genre se disputent les regards du public. — M. Pénin, le digne héritier du talent de son père, vient de gra- ver la médaille du Concile. Cette médaille représente Pie IX. admira- ble de dessin et de ressemblance, avec ces mots : Pio IX. Pontifiei. Maximo. An. XXIV. Sur l'autre face est la légende : Vaticanum concilium gen. et œcu- menicum; a,lll kal. jul. MDCCCLXVIII indutum fauste auspicatum VIII dec hujus ann. MDCGCLXIX die imm. sacro.