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CHATEAC-BAYART. 73 son. La rivière est divisée en une infinité d'îles verdoyan- tes et d'îlots graveleux. Le Graisivaudan, qui commence où finit la Combe de Savoie, se prolonge jusqu'à Grenoble, dont l'emplacement se devine du côté de l'ouest, dans un bassin circonscrit entre les massifs de la Grande-Chartreuse, de Sassenage et d'Uriage, là où, grossi de la Romanche, le Drac apporte à l'Isère le tribut de ses flots torrentueux. Promené d'en- chantement en enchantement, le regard parcourt les sinuo- sités harmonieuses de cette vallée, en admire les beautés toujours nouvelles, changeant sans cesse d'aspect à me- sure que le soleil, en parcourant l'espace, verse des flots de chaude lumière sur notre province bien-aimée. Que de variété dans les aspects ! Des hameaux, des vil- lages cachés dans les vergers ; des châteaux dont les tou- relles s'élèvent au milieu de parcs ombreux, à côté de rus- tiques demeures encloses d'une simple haie vive ou d'un simple fossé d'eau courante ; des champs diaprés de tou- tes couleurs, des prairies coupées par de longues rangées de peupliers ou par des saules rabougris ; une rivière tan- tôt retenue par de fortes digues , tantôt courant au hasard sur des grèves désolées ! . . . Voyez la voie ferrée avec ses trains et ses locomotives ; les ruines du château delphinal d'Avalon , les féodales tours de Chignin, le rocher qui appartenait à l'antique for- teresse de Montmélian ! Voyez le fort Barraux qui défend l'entrée de la vallée ; le pont de la Gâche qui joint les deux rives de l'Isère, le mont Granier, la dent de Croie, le cas- que de Néron ; puis le Grand-Som, Brâme-Farine, la Grande-Lance, Taillefer, les montagnes des Sept-Laux et celles de Saint-Nizier ! Voyez plus loin la dent de Nivolet, le mont Arclusaz et les sommets déchirés des Bauges ! Ne pressentez-vous pas, d'un côté, le monastère de la Grande- Chartreuse ; de l'autre, la vallée d'Allevard avec ses sites gracieux, la gorge de Saint-Hugon avec son couvent désert et ses sombres forêts de sapins ? Ah ! qu'il en coûte au tou-