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288 ENLÈVEMENT DES TABLEAUX France a Rome étaient chargés autrefois d'exécuter, pendant leur séjour en Italie, quelques-uns des chefs-d'œuvre de cette contrée. Ces copies sont devenues inutiles à Paris, dès l'ins- tant que les originaux ont été transportés dans le Musée Napoléon (1). « La Commmission administrative de Lyon vient d'obtenir de la munificence du gouvernement, indépendamment de ces objets curieux, différents tableaux des Écoles de Bologne et de Yenise,des Écoles flamande et française, savoir (je laisse, bien entendu, à Artaud, la responsabilité de ses remarques et de ses appréciations) : \° La Vierge, sainte Catherine et quelques Saints, par le Tintoret. Ce morceau provient de la galerie de Munich. On regrette qu'un peintre allemand ait substitué au visage de sainte Catherine un méchant portrait, qui gâte le tableau. Les autres figures sont rendues avec la liberté de pinceau et la rapidité pittoresque de cet habile maître (2) ; — 2° VJs- somption de la Vierge, par le Guide. Ce morceau, malheu- reusement très-usé, est peint avec une grande finesse ; — 3° la Visitation, par Jacques Jordaëns. Ce morceau, d'un ton clair, est intéressant, quoiqu'il n'ait pas la vigueur de coloris et d'effet que l'on admire dans le tableau de l'Adora- tion des Bergers, qui est du même auteur et qui se voit (1) Ces tableaux sont les mêmes que ceux annoncés par le baron Denon. (2) Dans quelques-unes des pages si colorées et si étincelantes d'es- prit et d'aperçus nouveaux que M. H. Taine consacre, dans la Revue des Deux-Mondes, à l'Italie et à l'art de ce pays, il nous montre Jacopo Robusti, autrement dit le Tintoret, comme un prodige de puissance et d'audace. Mais c'est à Venise même qu'il faut être pour étudier le génie du grand artiste et l'admirer. Les deux compositions du Musée de Lyon'qui lui sont attribuées ne répondent guère, malgré leur mé- rite, à l'idée que M. Taine nous donne des facultés merveilleuses du fougueux maître.