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164                         BIBLIOGRAPHIE.
comme leur sujet. Il en est de même dans la Titromanie où
M. Simonnet répète une plaisanterie bien usée :
             On rit ; pour aime de guerre
             Voyez une aune en sa main.

   L'aune vaut l'épée, et les conquêtes du commerce, qui mar-
quent les étapes du progrès, sont plus grandes aux yeux de l'ave-
nir que les stériles conquêtes militaires qui ne sont en somme
que de gigantesques parties d'échecs recommençant sans cesse
sur un échiquier stationnaire.
   M. Simonnet abonde en images heureuses, telles que celle-ci ,
fort juste et fort gracieuse :
              . . . . ma vie est enlacée
              Comme un lierre à son souvenir.

  Mais il n'a pas toujours été assez rigoureux dans l'exclusion des
images fausses.
                          pour qu'aux champs de Belgique,
         Un instant tasse choir ce poème homérique.

  Un poème ne choit pas.
             L'amour dont les divins reflets
         Versent des flots d'ivresse à ses nouveaux sujets.

   Ce sont là des embryons d'images ; pour que l'image soit juste
il faut que l'Å“il puisse se la peindre. Or, je ne sais comment
grouper un reflet versant des flots. J'insiste sur ces détails parce
qu'ils viennent de la négligence et non de l'impuissance, et que
M. Simonnet sait fort bien, quand il le veut, trouver l'expression
juste, le trait pittoresque -, ainsi lorsqu'il dit :
         Des pleurs, de larges pleurs coulaient de sa paupière.

  Larges est une épithète fort heureuse , qui relève immédiate-
ment le vers et qui le rend nouveau, quoiqu'il ait été fait mille et
mille fois.
  Enfin, pour ne faire grâce d'aucun détail à M. Simonnet si-
gnalons lui ce vers :
         J'aime ouïr les doux sons de la cloche sonore.