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                  DES INONDATIONS EN FRANCE.                   141

fleuves entre des sortes de murailles, car, ainsi enfermé, le cours
d'eau prendrait une rapidité en raison de l'exiguité du débouché
qu'il trouverait entre les digues.
    Contentons nous de limiter les fleuves dans leur lit habituel,
en laissant aux crues ordinaires un certain espace sur l'une et
l'autre rive; ces terres plus voisines du fleuve seront réservées
pour des cultures qui ne perdent que momentanément à être
inondées. Le fleuve, trouvant sur chaque rive un espace suffisant
pour les crues ordinaires, s'y répandra en prenant lentement son
cours; il en résultera qu'à chaque crue ces terrains recevront
des dépôts de sable ou de limon, qui apporteront la fertilité dans
ces terres basses, de sorte que si les cultures de ces terrains sont
fréquemment exposées aux inondations, les dépôts précieux, ap-
portés par chaque crue, seront une véritable indemnité.
     Quant aux terrains plus élevés ou plus éloignés des rives du
 fleuve, ils seront préservés par de petites digues en terre, dont
 la dépense sera minime, ainsi que cela se pratique sur une partie
 du cours de la Loire. Dans les grandes inondations ces digues en
 terre seront percées ou débordées ; mais d'abord leur réparation
 sera facile ; puis les eaux dégorgeant aussi par un vaste déversoir
 envahiront les terrains qui avaient été préservés ; mais ce seront
 des masses d'eau qui s'étendront avec calme et non point en
 torrent dévastateur.
     Ces eaux ainsi déversées, sans grande vitesse, ne déposeront
 qu'un limon bienfaisant, les courants longitudinaux qui pourraient
  s'établir parallèlement au fleuve, derrière les digues en terre,
  si la pente longitudinale était forte, seront modérés par de pe-
 tites digues en terre transversales, ou par de simples haies
  qui, de distance en distance, séparent les héritages ; par des
 vignes, par des bouquets de bois. Les clôtures, même les plus
 légères, comme celles des chemins de fer, suffisent pour modérer
 l'action du courant, ainsi que M. Rozet vient de l'observer tout
 récemment par les dépôts terreux ou limoneux qui se sont
  formés derrière ces faibles clôtures, aussi bien que dans les
  vignes, les bouquets de bois, etc., écoutons-le plutôt:
   « De petits bouquets de bois, dit-il, des digues, des haies,