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170 DE LA FAUTE DE L'HOMMK l'homme s'est retrouvé avec l'infini et en a repris toutes les prérogatives. Le Verbe a revêtu la nature humaine, et l'homme a revêlu les mérites divins. La grâce a coulé de l'un à l'autre, et Dieu n'a plus vu sur l'homme que le visage de son Fils. Dans cette substitution au sein de l'absolu est l'insondable fait de la rédemption... Le Verbe a vécu avec nous sur celte terre; mais les Cieux nous l'ont repris... Les Cieux nous l'ont repris! et nous, qui sommes restés ici-bas!.. Où est la grâce? où est la grâce? Ah! la raison suffira-t-elle pour retrouver les merveilles de l'amour ? Cependant je chercherai les œuvres de la grâce, ou du se- cours absolu dans le temps. CHAPITRE XV. DE LA GRACE, OU DU SECOURS ABSOLU DANS LE TEMPS. Il y a trois degrés dans l'être : l'existence, la vie et la Fé- licité. Les pierres existent, les animaux vivent, l'infini seul possède la Félicité. Exister et ne pas savoir qu'on existe, comme les corps bruts, c'est avoir le premier degré de l'être. Exister et savoir qu'on existe, comme les corps vivants, c'est être au second degré. Mais exister parce qu'on s'est donné l'être à soi-même de toute éternité, comme Dieu, c'est posséder l'existence absolue.