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60 MONOGRAPHIE DE L ' ÉGLISE DE VILLARS. si non ses catacombes et sa crypte, du moins ses caveaux tumu- laires: il en existe un que j'ai vu momentanément ouvert, vers la deuxième chapelle latérale, à droite du spectateur, qui part de la grande porte, près d'une tombe assez riche du XVe siècle. Il existe encore dans cette église plusieurs inscriptions rappelant des fondations et obits. Ce monument est revêtu, à l'intérieur et à l'extérieur, d'une couche épaisse de badigeon blanc au lait de chaux. Le chœur rebâti ne présente aucune flexion de gauche à droite. Ce n'est plus maintenant la basilique latine avec son éclat primitif, c'est l'humble église de village renfermant toutes les condi- tions qui font l'église rurale poétique et y prédisposent le p è - lerin au recueillement et à la prière. Elle est un peu sombre, un peu délabrée, pleine d'une sainte humilité qui rappelle les catacombes de Saint-Calixte et jette sur ses murs cette patine verte, sans laquelle je ne comprends pas le temple du vil- lage.—Résumons ses âges et établissons sa chronologie : on verra que presque toutes les périodes de l'art historique ont concouru à son érection. Façade et nef, phase progressive du type romano-byzantin, coupole, phase transitionnelle du môme type, chapelles et apside, période riche du type ogival, où l'art circule plein de sève et d'énergie, une chapelle et une piscine de la phase ogivale de la renaissance, une piscine de la phase libre de la môme école. Pourquoi le vieux patois et les vieux costumes de la nationalité dombisle ne font-ils plus cortège à ce monument? Le patois et les costumes sont les sceaux des nationalités. Joseph BARD, Je la Société royale d'Émulation du département de l'Ain et de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Trévoux.