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164        I)'lN PLAN D'ASSOCIATION UNIVERSELLE

membres de l'Institut de Salomon. Ils chantent des hymnes
et des liturgies consacrés pour rendre hommage au souverain
auteur de tous ces ouvrages admirables qui sont l'objet de
leur contemplation, et ils disent des prières spécialement des-
tinées à implorer son secours dans leurs travaux philosophi-
ques. Ils sont les premiers personnages de l'état, tous les
honneurs leur sont prodigués. Ils paraissent, aux yeux du
peuple, revêtus d'un riche et majestueux costume. Ils entrent
dans les villes environnés d'un appareil magnifique et suivis
de tous les magistrats. On porte devant eux une croix et une
crosse pastorale assez semblable, dit Bacon, à la crosse d'un
ôvêque, et ils bénissent le peuple qui, de tous les côtés, tombe
à genoux sur leur passage.
   Nous n'allons pas dans nos vœux aussi loin que Bacon, nous
ne demandons pour le savant, ni magistrature, ni sacerdoce,
ni cet éclat extérieur qui lui serait à charge, mais comme
Bacon, nous apprécions la mission et la grandeur des Aca-
démies. Jusqu'à présent on n'a pas généralement compris
que tout ce qui concernait l'avancement des sciences était de
la plus haute utilité publique, et intéressait non seulement
des individus, mais tout un peuple, non seulement tout un
peuple, mais l'humanité tout entière. Comment jusqu'à ce
jour l'état est-il venu en aide à ceux qui cherchent la vérité,
sinon par de rares et mesquines récompenses? Qu'a—t—il fait
pour faciliter les observations et les expériences de toute na-
 ture, et pour mettre les savants en relation les uns avec les
 autres? Ce qu'il a fait n'est rien en comparaison de ce qu'il
 doit faire. Cependant, jugez quelle est l'imporlance du travail
 du savant par le prix de la moindre des découvertes scientifi-
 ques, susceptible de contribuer en quelque chose directement ou
 indirectement au bien-être de l'espèce humaine, et à l'amélio-
 ration des conditions de son existence sur cette terre. Je sup-
 pose une production merveilleuse de telle nature qu'elle puisse