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DU BUGEY. 359 Cette famille avait le château de sa résidence et de son nom dans la Bresse; à l'entour, dans le comté de Bourgogne, des terres et des fiefs ; dans la Bresse, tout le Revermont. Ses possessions dans le Bugey s'étendaient sur la rive gauche de l'Ain et sur la rive droite du Rhône. Tout ce territoire fut vulgairement appelé la manche des Coligny. La partie supé- rieure de cette manche, en ce qui concerne le Bugey, était contigùe aux terres de Thoire ; son coude touchait à la seigneurie de Loyettes, appartenant aux abbés d'Am- bronay; à son autre bout, elle joignait la seigneurie de Briord. C'était précisément le territoire des Ambarres avant la domination romaine. Longtemps on a vu plantée sur le rivage du Rhône, entre Villebois et Serrières, une grosse pierre en forme délimite, dite Pierre des Coligny. Les principaux châteaux de cette grande seigneurie méritent d'être remarqués. Celui de Varey dominait le bassin de l'Ain, non loin du monastère d'Ambronay dont les abbés avaient un pouvoir temporel indépendant. Le territoire de cette riche abbaye était enclavé dans celui que nous décrivons. Elevé dans la gorge de l'Albarine, le château de Saint- Germain-d'Ambérieu commandait l'ouverture du défilé et se dressait comme le gardien de cet important passage. Sur le littoral du Rhône, celui de Saint-Sorlin couronnait un énorme rocher assis sur le flanc de la montagne, et dont le profil perpendiculaire présente l'aspect d'une forteresse co- lossale. Ces châteaux étaient bâtis sur des hauteurs d'un difficile accès; il n'en reste que des ruines, des pans de murailles dentelées, percées à jour, revêtues de lierre et de plantes pa- riétaires , parées surtout de leurs souvenirs historiques. Ces belles ruines prêtent un charme infini aux sites de la contrée. Vers le centre de cette seigueuric, s'élevait sur l'un des