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126                  HYGIÈNE DES FAMILLES.

sale qui apparaissent surtout avec une triste évidence , dans les
classes laborieuses des grandes cités.
   Le but de l'hygiène est la santé et le perfectionnement progres-
sif de l'organisme humain ; son sujet est l'homme ; ses moyens d'ac-
tions ou ses matériaux comprennent toutes les circonstances exté-
rieures à l'homme, appartenant, les unes au monde physique, les
autres au monde moral, et constituent : les premières, les agenls
ou modificateurs physiques, les secondes, les agents ou modifica-
teurs moraux. Tel est le plan adopté et suivi dans le livre de
M. Devay ; nous ne saurions en concevoir un meilleur ; le cadre en
est vaste et ne doit laisser en dehors de lui aucune des questions
qui se rapportent au sujet que l'auteur a entrepris de traiter.
    La santé considérée abstractivemunt et relativement dans les for-
mes diverses qu'elle peut revêtir; les règles qui lui sont applica-
bles ; les opinions diverses qu'ont exprimé sur elle les médecins de
tous les temps ; tout ce qui constitue, en un mot, le but de l'hy-
giène est envisagé par l'auteur sous un point de vue qui, sans être
nouveau, n'en offre pas moins de remarquables qualités de style et
d'érudition.
   L'hygiène ne peut aspirer à devenir une science salutaire et la
suprême directrice de l'organisme, qu'à la condition de s'appuyer
sur la connaissance exacte des lois qui régissent son sujet, c'est-à-
dire l'homme. La nature déploie, pour la conservation de l'individu
et de l'espèce, des ressources merveilleuses qui sont, à proprement
parler, les bases physiologiques de l'hygiène ; c'est ce qu'a parfai-
tement compris l'auteur. 11 embrasse dans une large synthèse les
belles lois de conservation, de réaction, do perfectibilité, etc., qui
gouvernent les êtres organisés ; prouve que l'hygiène doit avoir ses
racines dans la physiologie, c'est-à-dire dans la connaissance exacte
de l'organisme vivant ; que cet organisme, pour fonctionner nor-
malement, n'a besoin que d'une direction sage, c'est-à-dire con-
forme au plan régulier que suit la nature. Dans tout ce qui se ratta-
che à la conservation de l'individu et de l'espèce, la nature a tout
prévu, et io rôle de l'hygiéniste doit se bornera seconder ses efforts,
à imiter ses procédés, à se constituer, en un mot, l'auxiliaire des
desseins de la Providence, dont nous nous éloignons trop souvent.