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                  DU MUSÉE LAPIDAIRE DE LYON.                         79
  se sur des matériaux humides. C'est le sort précisément qu'on a fait
  à la Table de Claude. Les murs du palais Saint-Pierre sont remplis
  de salpêtre, et c'est contre ces murs que l'on a jugé convenable
  de coller nos deux fragments antiques, sans avantage pour leur
    conservation, comme sans utilité pour le public.
      Et, en effet, la harangue de Claude a été bien des fois publiée,
  mais jamais exactement, à ce qu'il paraît, puisque ni Ménestrier,
  ni Colonia, ni Artaud ne s'accordent de tout point, et qu'un alle-
  mand, M. Zell, qui a écrit là-dessus un très bon Mémoire, sans avoir
 eu la table sous les yeux, a donné le texte avec des variantes ! Eh !
 bien, que quelque écrivain désire un jour ou l'autre donner enfin la
  véritable leçon de ce discours incomplet, et, d'après Zell, mettre le
  premier celui des fragments qu'on avait regardé comme le second,
  il sera impossible d'en approcher, de le lire autrement qu'à distance,
 de le calquer enfin ; et voici pourquoi.
     Dernièrement il a été découvert à Lyon un magnifique sarcophage
 en marbre blanc, dont les bas-reliefs représentent une bacchanale.
 Après avoir raccordé les divers morceaux de ce monument, on l'a
 placé tout juste devant et au dessous de la table claudienne, en sorte
 que pour lire, pour copier le bronze antique, il faudra monter sur
 le sarcophage, au risque de le détériorer. En vérité, il était diffi-
cile d'avoir une pensée plus triste, et nous formons des vœux pour
que la harangue de Claude trouve enfin une place plus convenable
que celle qui lui a été assignée.
     Nous ajouterons une dernière observation pour la table de Claude,
c'est qu'elle est éclairé de face, ce qui en rend la lecture assez diffi-
cile, car le trait gravé n'a plus d'ombre.
     Au surplus, après ces observations qui nous semblent très légi-
times, nous aimons à reconnaître qu'un zèle sincère et actif a pré-
sidé aux travaux récents, que notre Musée Epigraphique s'est accru
de plusieurs morceaux considérables qui en font une collection bien
digne d'être étudiée.
     Nous apprenons qu'un Lyonnais, héritier d'un nom cher aux arts,
doit faire bientôt de ce Musée l'objet d'une publication en un vo-
lume in-4°, dans lequel rien ne sera épargné de ce qui peut faire un
livre curieux et beau.