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'22 MÉMOIRE SU« L'ÀTLANTIDU. les (rois premiers cités par Slrabon (1), rapportent le même fait. Plusieurs fêtes des Grecs, les hydrophories, par exemple, avaient été instituées en mémoire de ce déluge, dit d'Ogygès, ou en mémoire de celui de Deucalion. Les cérémonies qu'on y pratiquait le montrent évidemment. Les savants (2) ont cité souvent la découverte de ce vase antique trouvé dans le ter- ritoire de Rome en 1696 sur lequel était représentée une arche ou vaisseau qui renfermait des hommes et un grand nombre d'animaux, autre souvenir du déluge procuré par l'irruption du Bosphore, déluge qui ayant enflé les eaux de la Méditerranée, lui fit reculer au loin ses rivages et porter partout sur ses bords la terreur et l'effroi (3). Le souvenir de ce déluge s'est perpétué dans la Grèce jusqu'à présent. Co- rancès, dans son Itinéraire de l'Asie Mineure, en donne un témoignage bien frappant. Au temps que les Français oc- cupaient l'Egypte, le bruit se répandit qu'ils allaient ouvrir un canal de communication entre la Méditerranée et la mer Rouge. A cette nouvelle, la consternation fut générale dans les îles de l'Archipel. Dans la persuasion que la seconde mer est plus haute que la première (4), tous les habitants craigni- rent un nouveau déluge. « Cette opinion, dit Corancès, doit ( i ) Livre I . (2) Kiancliini : Historia Universalis, p . 7 8 . Wisemann, Discours 9 e . (3) D'après un écrivain allemand, Jean de Millier, d'antiques traditions et des observations physiques placent dans la mer de l'Archipel, avant la rup- ture du Bosphore, une terre considérable nommée Lettonie, abîmée dan s un tremblement de terre, et dont les Cyclades et les Sporades sont les débris. Il est étonnant, si cette tradition a existé, que les auteurs grecs que nous avons cité n'en aient pas parlé, surtout Platon, qui revient plusieurs fois dans ses ouvrages sur la grande catastrophe du déluge. M a i s , en admettant cette tradition, ne pourrait-on pas la considérer comme un souvenir confus de la destruction de l'Atlantide? (4) D'après les recherches de l'expédition française en Egypte, le niveau de la nier Rouge est supérieur à celui de la IMédilenanée de près de 10 mètres ( io pieds 6 lignes).