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                        DU PAYS DES DOMBKS.                 97

une autre invasion des Gaulois eut lieu en Italie ; (renie
mille Sénonais, sous la conduite d'un chef nommé Brcnnus,
passèrent les Alpes. Plusieurs peuples des Gaules se joignirent
sans doute à eux (1), et les belliqueux Ambarres ne perdirent
pas certainement une occasion si conforme a leur courage
et à leur caractère aventureux. Se répandant dans les plaines
de l'Italie, et désirant venger les injures de leurs ancêtres
chassés ou assujettis, ils viennent attaquer les Etrusques.
Ceux-ci demandent du secours aux Romains. Les Romains se
déclarent contre les Gaulois et leur livrent cette funeste ba-
taille d'Allia, qui mit Rome à deux doigts de sa perle. C'en
était fait de la maîtresse future du monde, si Brennus avait su
profiter de sa victoire. On sait comment Rome fut sauvée par
le courage et l'habileté du dictateur Camille, et qu'elle fut
pourtant forcée de payer au poids de l'or l'éloignement des
Gaulois.
   L'histoire ne nous dit pas si les Ambarres prirent part
 aux expéditions que les Gaulois firent en différents temps sur
le Danube, en Grèce et en Asie, où ils fondèrent un état
puissant qui prit d'eux le nom de Galatie. 11 est probable
que grand nombre de guerriers Ambarres suivirent ces ex-
péditions lointaines qui pouvaient leur procurer ce qui faisait
le plus grand objet de leur ambition , la gloire et les ri-
chesses.
   Pendant deux siècles et demi , l'histoire ne nous dit rien
des Ambarres. Pendant cet espace de temps, les Phocéens de
Marseille, qui ont laissé des traces si nombreuses de leur sé-
jour sur les rives du Rhône et de la Saône, qui établirent
même, à la jonction de ces deux rivières, près de la forte-
resse gauloise de Lygdun, un emporium auquel ils donnèrent
le nom de Léïon (Aetov, lieu plat, uni), nom qui exprimait


  (i) Appien npiiii, l'ulviuin Ursiuum, p. 35o.