Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.                "25

altérées ou décomposées : partout l'entassement et la confu-
sion attestent l'action des feux souterrains. On aperçoit des
jaspes de diverses couleurs, des cornalines, des agalbes et des
calcédoines en filons, parmi des porphyres plus ou moins
altérés ; une brèche peu solide, presque décomposée, formée
 par des fragments de trap, aglutinée par du spath calcaire :
un joli porphyre à base déroche de trap, d'un bleu verdûtre,
également colorié par du cuivre (1). » Comment Olivier a-t-il
 pu émeltre une opinion si contraire aux indices volcaniques
 qu'il avait sous les yeux et qu'il consigne ainsi dans son
 voyage?
    Mais examinons les raisons qui nous sont opposées. « L'eau
 s'écoulant, dit Olivier, par un passage si étroit, n'aurait pas
 pu procurer celte inondation, ce déluge si considérable, et
 n'aurait pu tout au plus élever la Méditerranée que d'un
 pied ou deux (2). »
    A cela nous répondrons que le Bosphore ne fut pas sans
 doute la seule bouche par laquelle le Pont-Euxin s'écoula
 alors : il dût s'écouler aussi par la vallée du Sangaris (Sak-
 karia), et par le lac de Sapandjé et le golfe de Nicomédie
 d'un côté et le lac d'Ascanins (lac d'Isnik), et le golfe de Mun-
 dania de l'autre. Aucune hauteur un peu considérable ne sé-
 pare les deux lacs, de la vallée du Sangaris et des golfes dont
 ils sont rapprochés; l'espace intermédiaire est presque tout
 occupé par des marais. C'est ce que dit Olivier lui-même :
 « Du golfe de Mundania à la vallée qui reçoit les eaux du
 Sangaris, les eaux sont très basses..,. Les eaux du lac de
 Nicèc ou Isnik se rendent dans le golfe, en tournant un léger
 coteau qui sépare le lac de la plaine basse de Gemlek, et le
 cours du Sangaris est très lent de cette plaine à la mer

  (t) Tome I, vli. 8.
   (2) Tome III, [>. I3.'I, in 4".