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Ixin habitait Lyon, et qu'au retour il y séjourna encore assez
longtemps. On le voit, dans ses épigrammes, s'adresser tour
à tour aux célébrités et aux puissances de celle ville, à Mau-
rice Scève, qui travaillait sévèrement ses vers et qu'il blâme
de ne rien l'aire paraître ; au cardinal de Tournon, qui gou-
vernait la place, et auprès duquel il se défend contre des
bruits injurieux répandus par ses ennemis (1). C'est à Lyon
qu'il lit imprimer ses poésies latines en 1538. En cette
année il mettait aussi des suscriptions aux gravures de la
Bible que les libraires de l'escu de Cologne faisaient paraî-
tre d'après des dessins d'Holbcin (2). Il a donc dû connaî-
tre l'édition des Simulachres de la Mort que les mêmes li-
braires publiaient la môme année avec les dessins du m ê -
me artiste; et c'est certainement à cette édition qu'il a fait
 allusion lorsqu'il a écrit :
               Dùm MortisHansus pictor imaginem exprimit
               Tanlà aile Morlem rotulil, ul Mors vivcre
               Yideatur ipsa : et ipse se immortalibus
               Parem diis feeerit, operis lmjus gloria.

   En rapprochant de ces vers les paroles de la dédicace que
je citais tout à l'heure : « La Mort craignant que cet excci-

  ( i ) Le cardinal de Tournon, qui commandai!, a Lyon, appartenait au parti
catholique le plus exalté. C'est entre ses mains que Marol abjura en i53(>, en
revenant de l'errare. Il fut un des principaux conseillers des rigueurs exercées
par François I1'1' contre les protestants, auxquels N. Bourbon se rattachait
quoique timidement.
  (••>) Cette édition de la Bible fournil une excellente preuve pour démontrer
quMJolbein est l'auteur des dessins de la Danse des Morts. Les quatre premiers
sujets dont les Simulachres de la Mon sont ornés, le Paradis terrestre, la déso-
béissance, l'expulsion, la punition, se retrouvent exactement dans la Bible
d'Holbcin. Les mêmes bois servaient évidemment pour les deux éditions. Le
premier tirage fut employé à la Bible, comme on peut s'en convaincre à la bi-
bliothèque de l'Arsenal, où les deux ouvrages sont réunis dans un même vo-
lume.