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avec sa suivante, d'un signal qui voudra dire : Le coup est
fait; les soldats sont gagnés; entrez !
   Ainsi donc trahison en partie double ! drame infilme qu'il
ne faut point reprocher à M"1C de Girardin, mais qui ne
saurait être agréé, en dépit de l'approbation de grands saints
cl de grands conciles, et malgré la puissance et l'autorité d'un
grand talent armé de toutes les séductions de la poésie.
   Enfin l'heure est venue : Judith, à l'entrée de la tente,
invoque le Dieu d'Israël ; elle lui demande un miracle, un
sommeil sauveur...
   Le prodige s'accomplit : elle entrouvre le rideau ; elle voit
Ilolopherne endormi, et elle s'écrie :

       O miracle! Seigneur, vous m'avez entendue !..
       Vous avez eu pitié de ma faiblesse... il dort !
       Oui... je vous ai compris... oui, vous voulez sa mort...

   Au même instant, elle aperçoit les llammes deBéthulie;
elle frappe... et dit :

       ...Dieu puissant, ma tâche est achevée!
       Israël est libre, et Judith est sauvée !

  Alors la veuve de Manassé trouve le glaive lourd, ne veut
point de gloire, reprend le deuil et ne veut que

       Le droit d'aller prier seule sur un tombeau
       Et de finir ses jours humblement dans les larmes.

   Voilà le drame ; mais ce n'est point la la poésie, cette poésie
éblouissante qui a fait l'inspiration de Bachel, l'admiration
du public et le succès de la pièce.
   Prenons donc avec estime et respect cette œuvre d'une
jeune femme qui nous fera peut-être mentir nous autres qui