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                                          MO-
les historiens, les philosophes qui ont écrit en sa langue, et plusieurs fragments
des anciens nous sont arrivés par lui.
   Il y a, dans cette Démonstration,      des pages que l'on dirait écrites d'hier,
tant les raisons qu'invoquait Théodoret contre le paganisme, se trouvaient
déjà être les mêmes (pie nous invoquons aujourd'hui contre le paganisme
relatif de notre époque. Théodoret n'est pas seulement érudit ; il se montre
partout comme penseur, et n'est étranger à aucune des questions philoso-
phiques et morales qu'il se charge d'exposer à ses contemporains. C'est par
les armes même du Paganisme qu'il établit le triomphe du Christianisme.
   M. Faivre, helléniste zélé et entendu, a donc bien mérité des lettres et
de la religion, en traduisant ce volume trop peu connu. Nous regrettons toute-
fois les nombreuses distractions que l'on peut y remarquer sans beaucoup de
peine, et dont une bonne partie doit être imputée à l'imprimeur, car j ' e n
laisse quelques-unes pour le compte de M . Faivre, et je reprocherai à un
helléniste d'avoir si peu soigné l'orthographe de noms et de mots grecs. Par
exemple, on lit Cirénaïque, au lieu de Cyrénaique; Corynthe au lieu de Corinthe ;
Hyppomolnues,    au lieu d'Hippomolgues   ; Denis, au lieu de Denys, etc. J e pour-
rais allonger de beaucoup cette nomenclature. Souvent, le même mot est
écrit de deux manières. M. Faivre recherche quelquefois l'ancienne et vé-
ritable orthographe, et    écrit,   par exemple, phn'ndtique,    phantastique,     in-
thronisé ; mais il lui échappe d'écrire me'tcmpsicose, au lieu de metempsychose ;
asile, et non point asyle, etc. J e n'insiste un peu sur ces nombreuses fautes
d'impression, que parcequ'elles arrêtent à la lecture de la manière la plus
fâcheuse.

  Le traducteur a joint à son livre d'utiles éclaircissements et une             table
des matières. Les notes ne sont que trop peu nombreuses, attendu l'exigence
du sujet, mais il faut dire que le volume dépasse 5oo pages.
  M . Faivre annonce une traduction des Œuvres complètes de saint           Cyrille,
en 2 vol. in-S°. Nous ne pouvons qu'engager le traducteur de Théodoret à
tenir sa promesse. De pareils travaux contribueront pour leur part à mettre
dans une circulation facile des écrits fort savants, que l'on n'est guère tenté
d'aller chercher dans des in-folios, en eût-on toujours la possibilité.
  — Il ne paraît aucun livre qui ait le privilège de remuer vivement les es-
prits. Nos chefs s'en vont, ou bien se taisent. M . de Lamennais a cepen-
dant publié     depuis quelque temps un volume         intitulé \*J'Amschaspands et
Darvands. C'est un livre qui rappelle quelque peu, dans l'intention du moins,
les Lettres persanes de Montesquieu. Notre société actuelle, les vices et les
abus qu'il peut y voir, ou y croit voir entrent pour beaucoup dans ses élo-
quentes et poétiques satyres. A travers d'incontestables vérités, M. de Lamen-