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empressement à chacune des soirées tpie donne l'élite de nos artistes, et plus
assidûment encore aux roncerts gratuits offerts par la Société. Notre ville,
de l'avis de tous nos artistes de passage, est celte où s'exécute la meilleure
musique, et où elle est le mieux apprécié par les masses. A Paris m ê m e ,
le peuple n'a pas le sentiment musical aussi développé que chez nous, par
la raison toute simple qu'il ne fréquente que les théâtres du Boulevard, et
qu'il n'est ici aucun de nos ouvriers qui n'ait assisté à notre Grand-Théâtre
aux représentations de nos grands ouvrages lyriques.
  Il serait vivement à désirer que, dans la composition de leur programme,
MM. les membres de la Commission du Cercle musical ne nous donnassent plus
les invariables morceaux de chant que nous applaudissons au théâtre à leur
place naturelle. Ils devraient s'attacher au contraire à nous faire connaître
les compositions des grands maîtres français et étrangers qui n'appartiennent
plus à la scène ou qui n'y ont pas été importées encore. Que ne font-ils
pour Gluck, Mozart, Palestrina, Pergolèse, W e b e r , et p o u r t a n t d'autres dont
les noms brillent au plafond de notre salle, ce qu'ils ont fait pour Beethoven.
Nos amateurs obtiendraient un succès plus grand dans des œuvres où toute
comparaison    serait impossible ; ils rendraient un véritable service à l'art
musical en nous initiant à des chefs-d'œuvre qui nous sont encore inconnus.
On néglige beaucoup trop aussi les chœurs dont l'effet et^si grand sur un
nombreux auditoire. Notre Cercle doit avoir plus en vue les intérêts de la
musique que les intérêts d'amour-propre de MM. tels ou tels.

  Nous verrions avec plaisir que, comprenant mieux son but el la dignité
de la Société qu'elle représente, la Commission ne fît plus, avec les artistes
qu'elle est censée favoriser, un mesquin trafic de la location de sa salle.
Il serait convenable que notre ville ne poursuivît pas jusques dans les arts
ses habitudes spéculatives et industrielles. C'est là une question de conve-
nance qui nous semblait avoir été prévue et tranchée par l'article premier
des règlements de la Société.
  On s'occupe à cette heure de fonder ici une société de Sainte-Cécile
destinée à répandre le goût de la musique religieuse el à servir, à de certains
jours, les solennités du culte. Elle est sous le patronage de notre arche-
vêque qui s'est empressé de mettre à sa disposition la grande                salle de
l'archevêché pour les répétitions, el d'assigner l'église de Saint-Nizier pour
l'exécution des messes et des oratorios que cette société nous fera entendre.
Les artistes et amateurs du Cercle musical, les élèves de la classe de chant
de M. Maniquet et ceux de la Manécanterie de Saint-Jean, se prèie:on( un
mutuel appui. Ce sera là une association féconde en beau\ résultats.
                                                           I.KON B.