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306 Nous ne prétendons point, par cet exposé des maux que le sombrer peut occasionner, faire rejeter par les artistes cette nouvelle conquête, mais simplement tenir en garde contre son abus. Les chanteurs qui l'emploient avec sagesse, qui le remplacent parfois par la voix blanche, qui pratiquent sou- vent le sombrer mixte ont de grandes chances d'en jouir long- temps. C'est, sans doute, à cet habile mélange que Rubini doit la longue conservation et la beauté de son talent. Tel est le résumé sommaire du Mémoire que nous nous étions pro- mis d'analyser. Dans l'étude des faits, nous nous sommes peu attaché à fixer le rôle que remplissent les organes accessoires du larynx : le pharynx, la langue, les lèvres ; c'est que leur intervention n'est que bien secondaire ; elle est soumise aux efforts essentiels de l'organe phonique principal, elle a lieu instinctivement en quelque sorte, lorsque les effets primitifs sont obtenus, elle n'exigeait pas ici une attention sérieuse. Les recherches de MM. Diday et Pélrequin décèlent un m é - rite d'observation, une finesse de détails, une patience expé- rimentale, que nous admirons comme physiologiste, et que les chanteurs apprécieront d'autre part, à cause des excellents conseils, des préceptes éclairés, des considérations artistiques qu'ils pourront y rencontrer. Si les auteurs, comme ils le font espérer dans cet ouvrage, continuent leurs études sur cette matière, en suivant la route qu'ils se sont ouverte eux- mêmes, nous ne doutons pas qu'ils ne rectifient bien des erreurs, ou qu'ils n'éclaircissent des points difficiles et encore très obscurs du mécanisme de la phonation ; ils auront alors rendu un double service à la science et à l'art. D'A. POTTOX.