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    Nous ne prétendons point, par cet exposé des maux que le
 sombrer peut occasionner, faire rejeter par les artistes cette
 nouvelle conquête, mais simplement tenir en garde contre
 son abus. Les chanteurs qui l'emploient avec sagesse, qui
 le remplacent parfois par la voix blanche, qui pratiquent sou-
 vent le sombrer mixte ont de grandes chances d'en jouir long-
 temps. C'est, sans doute, à cet habile mélange que Rubini
 doit la longue conservation et la beauté de son talent. Tel est
 le résumé sommaire du Mémoire que nous nous étions pro-
 mis d'analyser. Dans l'étude des faits, nous nous sommes peu
 attaché à fixer le rôle que remplissent les organes accessoires du
 larynx : le pharynx, la langue, les lèvres ; c'est que leur
 intervention n'est que bien secondaire ; elle est soumise
 aux efforts essentiels de l'organe phonique principal, elle a lieu
instinctivement en quelque sorte, lorsque les effets primitifs
sont obtenus, elle n'exigeait pas ici une attention sérieuse.
Les recherches de MM. Diday et Pélrequin décèlent un m é -
rite d'observation, une finesse de détails, une patience expé-
rimentale, que nous admirons comme physiologiste, et que
les chanteurs apprécieront d'autre part, à cause des excellents
conseils, des préceptes éclairés, des considérations artistiques
qu'ils pourront y rencontrer. Si les auteurs, comme ils le
font espérer dans cet ouvrage, continuent leurs études sur
cette matière, en suivant la route qu'ils se sont ouverte eux-
mêmes, nous ne doutons pas qu'ils ne rectifient bien des
erreurs, ou qu'ils n'éclaircissent des points difficiles et encore
très obscurs du mécanisme de la phonation ; ils auront alors
rendu un double service à la science et à l'art.

                                         D'A.   POTTOX.