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'282 vrai service que de le réimprimer, et alors il faudrait faire pour celte nouvelle édition le travail qu'un philologue de Lyon, M. Breghot du Lut, a fait en partie sur les marges de son exemplaire, c'est-à dire, indiquer brièvement quels ou- vrages contiennent, expliquent ou redressent les inscriptions données par notre auteur ; et quelles pierres, quels marbres, quels tombeaux se trouvent à notre Musée lapidaire, ou en d'autres lieux. 11 y aurait d'excellenles noies à joindre au volume de Spon. La Revue du Lyonnais a donné, par exemple , quelques excellentes dissertations dans lesquelles M. l'abbé Greppo explique, avec son érudition sûre et forte, divers monuments épigraphiques dont le sens avait échap- pé à Spon, ou bien qu'il s'était contenté de faire connaître par de très courtes notes. Nous indiquerons spécialement le cippe d'une jeune femme de vingt-cinq ans, Sulia Anlhis, que son mari a voulu flétrir, quoique bien à contre cœur, mais dont il fait, sans le savoir, un touchant éloge, lorsqu'il dit que sa trop grande piété l'avait rendue impie : Quœ, dum nimia pia fuit, fada est inpia. M. l'abbé Greppo a eu raison de voir là une femme païenne, qui avait embrassé le christianisme, et était ainsi devenue impie aux yeux de son époux. J. Spon n'a expli- qué ce changement que par de la superstition et du faux zèle. Au commencement d'octobre 1674, Vaillant passait à Lyon, dans le dessein de se rendre en Italie, avec la mission imposée par Colberl, de recueillir des antiquités et des médailles pour le Cabinet du Roi. Comme Spon connaissait déjà Vaillant, il lui parla de l'accompagner ; ils se donnèrent donc rendez- vous à Marseille, mais heureusement que Spon, obligé de passer à Cresl en Dauphinè, et s'élant arrêté à Aix, chez Peiresc (1), arriva trop tard à Marseille, et échappa ainsi aux Barbaresques, tandis que Vaillant, qui était parti sur un bâti- ment livournois, fut pris par les Corsaires, avec une ving- (1) Voyage, tome I, pag. t-2.