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       ,e
  M"        Desbordes-Valmore \ i e n t de publier un charmant volume de poésies ;

Bouquets et Prières ( i ) . On ne pouvait mieux répondre à un article brutalement

étourdi et assez lourdement fat d'un jeune écrivain qui est à présent le criti-

que en litre de la Revue des Deux-Mondes,        M . Gaschon de Molènes. Cet article
                   mcs
dirigé contre M          Deshoulièrcs, Ségalas, Colel, Tastii, Delphine Gay, Desbor-

des-Valmore, en leur qualité de femmes-poètes, était même offensant et dur

pour cette dernière, en qui l'aimable bonté (personne ne l'approche sans le

sentir aussitôt) est devenue comme une seconde nature. Le trait le plus doux

de son jeune antagoniste, comme aussi le moins personnel était celui-ci : « Ses

élégies ont l'intérêt que présentent toutes les lellres amoureuses, intérêt très

puissant pour ceux qui les ont écrites ou ceux à qui elles sont adressées, mais

très faible pour ceux que le hasard ou une indiscrétion en a rendu maître. »

Justement blessée, mais comme le sont les natures sensibles et généreuses,

\jme Desbordes-Valmore a répondu sans méchanceté, sans colère, avec un

mouvement naturel, vrai, trisle et vif, plein d'indulgence et de grâce. Elle a

très finement touché le fouel pédant du rude écolier avec un poétique bouquet

de roses, ira peu tourné, non sans raison du côté des épines :


                            A M . GASCHON DE MOLÈNES.



             Jeune homme irrité sur un banc d'école,
             Dont le cœur encor n'a chaud qu'au soleil,
             Vous refusez donc l'encre et la parole
             A celles qui font le foyer vermeil !
             Savant, mais aigri par vos lassitudes,
             Un peu furieux de nos chants d'oiseaux,
             Vous nous couronnez de railleurs roseaux !
             Vous serez plus jeune après vos études,
                     Quand vous sourirez,
                     Vous nous comprendrez.

  ( i ) Nous en rendrons comple prochainement.