page suivante »
2< Voilà , certes, une étrange prétention. Quand même on donnerait à M. Cousin tout ce qu'il demande pour sa merveilleuse expérience, nous dirait-il jamais comment il se fait (pie des pavs autrefois si brillants et si forts soient devenus si faibles et si languissants ? pourquoi l'Italie et l'Espagne ne sont-elles plus l'Italie et l'Espagne du X V I e siècle? Serait-ce (pie les eaux, les vents, la zoologie et la flore ont disparu? Mais ou nous promet de nous dire ce (pie sera l'homme de ces pays, et toujours, et nécessairement ; comprend-on bien ce mot dans la bouche d'un philosophe qui admet la liberté humaine? Quoi ! nécessairement? Et ces belles contrées de l'Asie-Mineure autrefois peuplées de villes splendides el opulentes, ces contrées où brillaient les orateurs du paganisme à coté de ceux du christianisme, leur géographique ph\sique ne les a pas sauvées du joug de l'ottoman? Au surplus, nous retrouvons dans les doctrines du fatalisme historique de M . Thiers, le philosophe apologiste de Einllnence des climats. Là , en effet, M . Cousin écrit sans hésitation aucune que le peuple de Constanlinople, lorsqu'il fut vaincu, était indigne (Cexisur, par ta raison suprême qu'il ne sut pas défendre son existence. C'est donc bien justement que la généreuse Pologne a élé égorgée ; c'est donc en toute \érilé que l'ordre a été rétabli à Varsotic, ! Le peuple Polonais »'o pas su défendre son existence. Voilà la raison suprême de sa fin. Voilà aussi où mène l'amour de l'extraordinaire el l'orgueil de l'esprit phi- losophique. Et sa\ez-vous les conséquences de ce fatalisme? c'est la négation