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236 A pâli quelque peu dans celte affaire-ci. Mais qu'as-tu?... te voilà , mon cher, bien pâle aussi. GENEVBAY. Je n'ai rien... LAUZUN. Quant à moi, battu!.. Ma Célimène, Soit que vers son époux un regret la ramène, Soit dépit qui s'essaie à quelques duretés, Pour me faire pleurer mes infidélités, Célimène me quitte... Une lutte incroyable, Longue, vive, el j'allais l'emporler, quand le Diable... (Genevray fait un mouvement de frayeur). Au moment décisif, est arrivé soudain, Sous les traits de Molière et l'habit de Jourdain. Je suis né généreux, loyal; par bonté d'ame, J'ai daigné me cacher là -dedans. Lors, la dame, Voulant rompre à tout prix, m'a rendu mes poulets... Ces missives d'amour... Tiens, mon cher, brûle-les. (Il remet à Genevray le paquet de lettres). Après tout j'ai tiré profit de ma retraite. Oui, c'est pour notre bien que le sort nous maltraile, Genevray : j'ai trouvé dans ma niche un trésor, Deux vers qu'on devrait voir partout en lettres d'or : Souvent femme varie : Bien fol est qui s'y fie. Règle-loi sur cela. GENEVBAY. Conseils bien superflus, Monseigneur : je suis vieux et ne m'occupe plus De ces retours de cœur de nos femmes coquettes. En fait de changement je regarde aux girouettes, Pour voir si nous aurons des jours doux et sereins Qui donnent du répit à mes douleurs de reins. LAUZUN. Et l'altesse à présent?