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laies et d'en rechercher la solution, il faut achever l'investi-
gation préalable que nous avons commencée. Nous pouvons
cependant indiquer de suite les cause de ce malaise qui pèse
sur le commerce colonial. Dans les colonies, les capitaux sont
rares et démesurément c h e r s , l'usure exerce de funestes
ravages, les progrès agricoles sont nuls, les perfectionnements
industriels et mécaniques sont ignorés ou dédaignés, l'émula-
tion est engourdie, les vieilles routines prévalent. Dans la mé-
tropole, au contraire, les capitaux surabondent et sont à bas
prix, les progrès agricoles, industriels et mécaniques sont
incessants, des tarifs protecteurs favorisent la production,
enfin, les marchés consommateurs sont sous la main. On ne
saurait donc s'étonner de ce que le sucre de cannes, celte
ressource à peu près unique des colonies, ne puisse lutter
avec avantage contre le sucre indigène. Les chances ne sont
pas égales. Le puissant rival du sucre des colonies est sou-
tenu par des circonstances plus favorables, il esl défendu par
des exploiteurs dont l'ardeur et l'intelligence sont stimu-
lées par l'espoir d'anéantir, eux présents, des concurrents
découragés par des pertes incessantes, relégués au-delà des
mers et privés de représentation directe au sein des assem-
blées politiques du pays ; sa position est bien meilleure. Ce-
pendant, ces désavantages évidents ne sauraient excuser les
colons pour l'indifférence et l'inertie avec lesquelles ils lais-
sent préparer leur ruine. Ils devraient réveiller leur courage
et lutter avec énergie contre les dangers qui les menacent.
Toutefois, il faut reconnaître que les colons ne peuvent
combattre avec succès s'ils restent abandonnés à leurs p r o -
pres forces. Il fautdonc que la métropole les soutienne elles
secoure, il faut qu'elle leur fournisse des capitaux, qu'elle sti-
mule leur activité, qu'elle les pousse aux progrès et aux per-
fectionnements, il faut qu'elle prenne des mesures capables de
ranimer leurs forces épuisées, de relever leurs courages abat-
tus, il faut enfin qu'elle égalise les armes et les positions. En
agissant ainsi, la mère-pairie ne favorisera pas seulement la