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   Ainsi, le commerce maritime est la base principale de la
prospérité industrielle d'un peuple; et comme prospérité c'est
richesse et bien-être, comme richesse et bien-être sont im-
portance et pouvoir, comme importance et pouvoir sont pré-
pondérance politique, il résulte que toute nation favorable-
ment située qui veut obtenir richesse, bien-être et considéra-
tion politique, doit chercher dans le développement de son
commerce maritime et de sa marine niai chaude le plus sûr
élément du succès qu'elle ambitionne.
   Ces principes posés, examinons comment la France et l'An-
gleterre en observent l'application.



                                 I.



   Les développements merveilleux des industries et du com-
merce sont parvenus à faire ce que les vaillantes armées et
les brillantes victoires de l'empereur Napoléon n'avaient pu
accomplir. Les mers sont devenues libres. Les peuples unis
par une active réciprocité de relations ont conquis leur éman-
cipation commerciale. L'Angleterre frémissante a vu échapper
de ses mains le sceptre du monopole industriel. Désormais
les approvisionnements du continent ne sont plus soumis à
son bon plaisir ; si elle voulait tenter encore d'asservir les
mers à sa domination exclusive, elle reconnaîtrait p r o b a b l e -
ment que le temps n'est plus où son ambition pouvait tout
oser.
   Toutefois, il faut l'avouer, cet heureux décroissement de la
puissance anglaise n'est pas encore descendu à ce point que
toute recrudescence ne soit pas à craindre. L'Angleterre s'agite
avec une ardeur fébrile pour récupérer le terrain qu'elle a
perdu. En vain ses populations industrielles, écrasées sous
une organisation exclusivement favorable aux aristocraties,
se plaignent des chômages et de la misère ; en vain, dans ses