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 servent plus rien des attributs de l'humanité. Enfin, le général
 français, lors de l'expédition d'Egypte, en défendit l'usage
 sous peine de trois mois de prison, et avec menace de faire
 murer les portes des maisons où il en serait vendu. 11 défendit
 aussi l'usage de fumer la graine de chanvre.
    Malgré toutes ces défenses, on boit encore le haschischa
 dans l'Orient.
    Le café que, depuis Voltaire, personne n'ose appeler un
 poison, a été aussi chanté par les poètes, défendu par des
magistrats, condamné par des médecins qui en faisaient se-
crètement usage, même dans l'Yemen qui nous l'a fourni.
    « 0 café! lu dissipes tous les soucis; lu es l'objet des
vœux de l'homme livré à l'étude ! Dieu a privé de cetle li-
queur l'insensé qui la condamne avec une opiniâtreté invin-
cible, » s'écrient les poètes arabes.
    D'un autre côté, on lui a attribué des propriétés nuisibles
à l'esprit et au corps; on l'a proscrit à l'égal du vin. On en a
défendu la vente, on a brisé les vases dans lesquels il se cui-
sait, on a donné la bastonnade aux marchands ; on le brûlait
sur la place publique de la Mecque, en 1500, peu de temps
après qu'il J fut apporté de l'Abyssinie ou du Djabarta. On
lui a déclaré une guerre à outrance, et cependant, comme les
autres excitants, il a triomphé des excommunications et des
émeutes. On enveloppa môme dans la proscription la bois-
son rafraîchissante appelée Kischèriga, préparée avec la
pulpe desséchée des baies du café. Elle ressemble h une in-
fusion de thé légèrement acide. Jusqu'à présent son usage
ne s'est pas étendu hors de l'Yemen.
    Je pourrais encore citer d'autres exemples, mais en voilà
assez pour démontrer que l'histoire des excitants suit partout
les mêmes phases.
    Comment se fait-il que ces substances nauséabondes,
ayant une saveur brûlante, acre, amère, que personne n'a