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3ti aussi le nom arabe et persan a/ioiin. Pline en dislingue trois espèces, caniiiluin,niyruin, rhueas ; on en préparait déjà un vin soporifique. Au XVI e et au XVII e siècles les voyageurs en Orient avaient connaissance de celle prépara ion et de ses usages. Prosper Alpin, J. B ml, J. Bergen font un grand é.oge. Garcias, voyageur dans l'Inde, csl le premier qui signale l'opium nrri\nul de Mandue, la capitale du Malva, sous le nom de Kuschkasch, nom adopté ensuile par les Arabes. Celle substance est d.'jà un objet de commerce pour les Arabes et les Portugais. Le même voyageur remarque que les Asiatiques y sont tellement adonnés que ceux qui en usent snnt pres- que toujours ivres. P. Belon, du Mans (1553), raconte que les Turcs en mangent pour avoir plus de courage, et qu'on en fait une grande consommation en lem;is de guerre. Il vit les champs couverts de pavots dans l'Asie-Mineure, en Ca- padoce, en î'aphlagonie, en Cilicie. Il était étonné de voir les janissaires en avaler chaque jour un demi-drachme. 11 reconnut que cel usage était encore plus général en Perse. Kampfer et Chardin l'ont vu cultivé et préparé en Perse, surtout aux environs d'ispahan; et les Persans, aussi bien que les Indiens, en avalent un drachme chaque jour. Hélait déj'i reconnu que ceux qui en faisaient un usage même modéré n'atteignaient pas un âge avancé. La propagation de l'usage de l'opium dans l'Asie et le nord de l'Afrique, coïncide avec l'extension de l'islamisme, et Chardin dit, avec raison, que la défense du vin parmi les serviteurs du Koran a peut-être préparé les voies à l'usage de l'opium. Cet empoisonnement par l'opium n'est donc pas récent dans l'Orient ; il s'est élendu hors de l'Inde, chez des peuples non mnhométans , tels que les Chinois, les Koréens, les Japonais, mais on peut toujours en suivre la trace par les colonisations musulmanes. Cet usage a été porté