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411 il y a là des fleurs pendantes en grappe dç différentes variétés de cactus qui charment par l'éclat des couleurs ; il y a des rododendrum , bien d'autres plantes dont je ne me rappelle pas les savants noms , et qui ont aussi leur mérite de beauté , d'originalité et de rareté ; mais quand, à deux pas de là , je puis admirer en plein air les grappes jaunes du cytise en fleurs, les lilas dont le coloris est aussi doux que le parfum , et la rose, que je n'appellerai pas la reine des fleurs, pour ne pas redire un lieu commun, mais qui est certainement celle de toutes qui a le plus de grâce dans son port, dans sa forme, dans ses mille nuances , celle dont l'odeur est la plus suave ; quand je fais ce rapprochement, je suis violemment tenté de préférer ces dernières, malgré le prix élevé de leurs rivales étrangères et la curiosité qui s'y attache, et de trouver les dons de notre propre nature supérieurs aux productions qu'elle nous a refusées et que nous allons dérober à d'autres climats. i Mais ce n'est pas là la question. Il ne s'agit pas de savoir ce qui vaut le mieux, en soi, des Heurs, des plantes de nos contrées et des végétaux de la zone torride cultivés dans nos serres chaudes ; il s'agit d'encourager les conquêtes en ce genre ; il s'agit d'ajouter de nouvelles richesses à celles que nous avons. Trêve donc à toute comparaison désobligeante, et ne songeons plus qu'à aller présenter nos hommages aux nouvelles venues, et à leur faire les honneurs de notre climat, plus sombre que le leur; de notre soleil, moins brillant et moins vivifiant. D'ailleurs , combien de végétaux qui or- nent aujourd'hui nos parterres, nos jardins , nos vergers que la nature n'y avait pas fait naître, mais que l'art y a transplantés et naturalisés , et qui en font aujourd'hui l'ornement et la richesse, le marronnier d'Inde, le pêcher, les roses du Bengale, les camélias, etc., etc.! Encourageons donc les hardis et constants essais que font les horticulteurs pour importer de nouvelles es-, pèces, applaudissons à la Société d'Agriculture, qui leur jette le double encouragement de la gloire et des récompenses. A ce propos, M. Lacène nous apprend dans sa notice que les peuples du nord , la Hollande , l'Angleterre , nous ont fort devancés dans l'horticulture ot dans l'institution des sociétés destinées à en propager le goût. Mon amour- propre national m'a fourni une explication de ce fait ; je la soumets au lecteur. Dans ces climats plus septentrionaux , où le ciel est si souvent caché par des brumes, un soleil plus rare et moins chaud ne fait pas naître, sous les pas de l'homme, celte profusion de végétaux et de fleurs de toute espèce dont nos contrées sont favorisées ; il n'y répand pas les vives couleurs qu'il prodigue aux climats méridionaux. Les personnes q u i , dans ce pays, ont le goût des fleurs, oui été forcées, j'imagine , d'appeler à leur aide toutes les-