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Triste opposition ! image douloureuse
Qui se mêle à l'aspect de cette plage heureuse !
Ainsi, dans cette vie et de rire et de pleurs,
Les épines toujours croissent parmi les fleurs.


                      PLAINTE.

Lorsque nous respirons l'air croupissant des villes,
Et qu'il circule à peine en nos poumons débiles;
Le front pâle, les yeux éteints, le corps souffrant,
Nous espérons encore quelque soulèvement :
Car nous pouvons un jour sur les vertes collines,
D'un air fluide et pur inonder nos poitrines;
L'espoir consolateur nous berce et nous soutient,
Et nous n'entendons pas marcher la mort qui vient,

Mais si le frais séjour des salubres campagnes,
Si la course fréquente au sommet des montagnes,
A nos sens affaiblis ne rend point leur vigueur,
En voyant de son corps l'incurable laugueur,
L'âme découragée, alors on désespère,
Et l'on tient ses regards attachés à la terre ,
N'osant plus les lever au front de la beauté
Qui ne voit point l'amour où n'est point la santé.
Alors, voile de deuil et de mélancolie ,
Un lugubre nuage enveloppe la vie ,
Ce qui charmait le plus a perdu ses attraits ;
Au bonheur ici-bas on renonce à jamais!


            LE LAC DE LUCERNE.

Je sens renaître en moi ma virile énergie,
Au nom de ces héros, vengeurs de la patrie,
Qui se tenant la main, sur ces bords triomphants
Jurèrent devant Dieu de punir les tyrans.
Du ciel où vous brillez maintenant, nobles âmes,
Ah ! dardez en nos coeurs un rayon de vos flammes ;
Et que le feu sacré qui brûlait votre sein ,