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ressources de l'art pour se procurer des variétés nombreuses et intéressantes
par leur disposition et leurs couleurs.
   Mais il est arrivé sur ce point ce qui est arrivé pour beaucoup d'autres
choses ; l'art a bientôt emporté sur la nature elle-même abandonnée à ses
propres forces, et ces pays moins favorisés que nous, sous le rapport du
climat, sont aujourd'hui plus riches que nous par fa variété et la qualité des
sujets qu'on y cultive , et c'est maintenant à nous-mêmes à implorer le se-
cours de l'art pour atteindre leur niveau. Les sociétés, les encouragements
et les expositions publiques ont partout puissamment concouru, suivant ce
que nous apprend M. Lacène , à hâter les développements de celte intéres-
sante branche d'agriculture. C'est par ce moyen que l'horticulture s'est pro-
pagée , comme elle a fait, en Angleterre, en Hollande et en Belgique.
    Ce fut en 1827 seulement qu'une Société d'horticulture se forma à Paris
sous les auspices de Charles X, Ce ne fut que quatre ans après, en 1832,
qu'eut lieu une première exposition dans la Grande-Orangerie des Tuileries.
    L'exemple de la capitale fut suivi de prés par d'autres cités françaises,
Nantes, Lille , Meaux et Angoulême. Il est temps que la seconde ville du
royaume se mette , sous ce rapport, au niveau de villes bien moins impor-
tantes. C'est sous cette inspiration et dans ce but qu'a été fondée notre So-
ciété d'horticulture et qu'a été conçue la première pensée de l'exposition qui
vient d'avoir lieu dans l'Orangerie de notre Jardin-des-Plantes. Son succès,
si remarquable , eu égard à l'inclémence de l'hiver que nous venons de ira
verser, et au court espace de temps que nos jardiniers ont eu pour s'y pré-
parer, est un gage de ceux qui attendent les expositions à venir, et de l'im-
mense progrès que cette industrie est appelée à prendre chez nous.
   Mais d'ici je vois quelques hommes à l'esprit positif sourire de l'importance
qu'on attache à un genre de culture aussi frivole. Frivole tant qu'il vous
plaira; mais la plupart de nos induslries, la notre par exemple, celle des
soieries , qu'on a appelé la reine des industries , n'ont-eiles pas pour objets
de satisfaire à des goûts frivoles ! en sont-elles moins intéressantes, en sont-
elles moins un moyen d'existence pour des milliers de familles, une source
de richesse pour le pays? qu'on renonce donc à de superbes dédains: l'horti-
culture, elle aussi, nourrit des familles laborieuses et paisibles, elle leur
fournit des moyens d'existence plus assurés très-souvent que ceux que pro-
curent nos précaires induslries. Elle aussi, elle fait circuler des richesses et
alimente un commerce important. Ecoulez plutôt ce que nous dit M. Lacène
des résultats de la culture des fleurs à Paris.
   « Depuis la création de la Société d'horticulture de Paris, et ses exposi-
tions publiques, le goût des fleurs et le besoin de se les procurer pal pris un