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 " peut plus d'un mot que Home autrefois avec cent édils,
 « et, si l'épéede ses généraux lui assujettissait plusieurs
 « peuples, la plume de vos fameux négociants semble
« tenir les deux éléments en bride, et les rendre tribu-
« taires de votre riche cité (1). » Il se perche souvent sur
de pareilles échasses, quand mêmei! s'agit de choses très-vul-
gaires. Mais Chappuzeau considérait Lyom comme « sa se-
conde et plus véritable patrie, » et il faut bien alors lui pas-
ser ses emphatiques louanges. Quanta sa première pairie,
ce n'est point Genève, comme l'a cru l'auteur de son article,
dans la Biographie universelle. 11 est évident, par un passage
de Lyon dans son lustre, que Chappuzeau était né à Paris (2).
Deux cités, dit-il, font Sa gloire des Gaules ; mais il laisse la
première, « à qui il doit le jour et la naissance , » puis se
contente pour le moment de faire l'éloge de la seconde,
« à qui il doit son avancement et son entrelien. » Il ajoute
même :

          Ma mihi palria est ubi pascor, non ubi nascor ;
              Ma ubi sum notus, non ubi natus èram.
          lila mihi patria est mihi quae patrimoma prabet ;
              Hic ubieumque babeo quoi! saris est îiabilo.

   « Ma patrie est là où je suis nourri, et non point où je
«  naquis. Ma patrie est là où je suis connu , et non point là
«  où je reçus le jour. Ma patrie , c'est celle qui me donne un
«  patrimoine ; là où j'ai ce qui m'est nécessaire, c'est là que
«  j'habite. »
   Après ce, le sieur Chappuzeau s'excuse sur la médiocrité
de son style , et parle de lui-même avec cette modestie que
l'on connaît aux écrivains ! « J'ai toujours manqué des

   (1) Discours prononcé au Consulat, dans l'Hôtel-de-ville de Lyon , le jeudi,
27 janvier 1656, pag. 2. Voy. Lyon dans son lustre.
   (2) « Chappuzeau, qui se disait Parisien.» Menestrier, Divers caractères
des ouvrages historiques, pag. 271.