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249 la langue celtique offrent des ressemblances de mots frap- pantes avec ceux de la langue grecque ; il serait à désirer que celte question fut éclaircie, car si ces trois langues avaient la même origine, il suffirait de décider quelle est la langue mère pour résoudre la question importante de savoir, si les Grecs sont originaires de la Germanie ou de la Gaule, ou si Tes Ger- mains et les Gaulois sont originaires de-Ja-Gr-èce .; On sait.que César trou-va des caractères grecs chez les Druides de la Gaule celtique et chez les Suisses ouHelvétiens, qui pourraient bien être une colonie des Helvécones, peuple des Lygyens. Et peut-être ces caractères étaient-ils ceux de leur langue , à moins d'admettre qu'ils parlaient dans une langue et écri- vaient dans une autre. Il est question ici des Druides, qui, du*, seuls à cette époque , connaissaient, parmi les Celtes , l'art de tracer des caractères. Ces prêtres des Gaulois belliqueux avaient le monopole de la science, comme les Bénédictins l'eu- rent plus tard, au temps des seigneurs ignorants du moyen- prouver que, pendant plusieurs siècles, la Saôue a-portè deux noms différents. Quel en a été le motif et d'où lui vient son nom actuel de Saône? Voici notre opinion et nous la livrons à la critique : Dès le temps d'Ammien-Marcellin, les historiens étaient divisés sur celte ques- tion, qui a enfanté tant de volumes, il s'agissait de savoir si Annibal avait tta» tttncr*^ **ai>le RhônV$.rembouchure de l'Isère ou à celle de la Saône ; ceux qui adop- tèrent la première opinion conservèrent à la Saône le nom d'Arar, et attri- buèrent à l'Isère le nom de Scora, dont Polybe avait fait mention ; les autres au contraire donnèrent à la Saône ce nom de Scora; delà vinrent, par altéra- tion des historiens latins ou par la faute des copistes, les noms de Scora, Sau- cona, Sangona, Sagona, Saona, et enfin le mot de Saône dans notre langue. Quanta nous, nous croyons, et c'est le sentiment des meilleurs historiens mo- dernes, que Polybe a voulu désigner l'Isère par le nom de Scora; s'il est vrai que ce nom désigne dans la langue grecque une eau trouble, il s'applique parfaitement à l'Isère dont les eaux sont grisâtres ; ainsi, dans notre opinion, notre indolente rivière porte un nom usurpé qui lui a été légué par Ammien- Marcellin ou peut-être par d'autres avant lui, et qu'elle devait abandonner pour reprendre celui d'Arar, sous lequel elle est si célèbre dans l'antiquité.