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pitaine, comment supposer que les généraux romains qui
avaient de nombreuses forces dans nos provinces, qui en
étaient les maîtres absolus , n'eussent pas rétabli les Yiennois
immédiatement? Dion Cassius ajoute que le sénat romain
donna l'ordre de bâtir Lyon, parce qu'il se méfiait des géné-
raux qui commandaient dans les Gaules ; le sénat se défiait si
peu de Plancus , qu'on voit, par les lettres de Cicéron, qu'il le
regardait comme un de ses principaux appuis , qu'il le chargea
de prendre les mesures nécessaires pour s'opposer à la retraite
de Marc-Antoine, dans le cas où celui-ci voudrait entrer dans la
Gaule transalpine et de se concerter à cet effet avec Lépidus; il
n'est nullement question dans toute celte correspondance en-
tre Cicéron et Plancus , ni de Lyon , ni de ville à fonder pour
les 'Viennois. Plancus répondit d'abord à cette confiance en
rassemblant ses légions et en prenant les mesures nécessaires
pour opérer sa jonction avec Lépidus ; il est vrai qu'il croyait
sans doute le parti du sénat le plus fort, ainsi que le prouva
sa conduite ultérieure } car il tourna bientôt ses armes contre
lui ; comment peut-on supposer , d'ailleurs, que dans de pa-
reilles circonstances , le sénat romain eut donné l'ordre à ces
généraux de bâtir une ville ; en supposant même qu'ils eus-
sent des soldats assez habiles pour exécuter ce projet, ne les
auraient-ils pas toujours eu à leur disposition et prêts à pren-
 dre les armes au premier signal ; mais admettons que cet
ordre absurde ait été donné ; il n'aurait pas pu et ne dût, dans
aucun cas, être exécuté, puisqu'on sait que Plancus eût à
peine rassemblé ses troupes, qu'apprenant que celles de Lé-
pidus prenaient le parti de Marc-Antoine, il se joignit à elles ;
Octave Auguste, qui avait été envoyé contre Marc-Antoine
dans la Cisalpine, en ayant fait autant , tous ces généraux
réunis marchèrent immédiatement sur Rome , remplirent
cette ville de sang et de carnage et firent exterminer la plus
grande partie du sénat. Auguste , Antoine et Lépide se
partagèrent ensuite l'empire romain sous le nom de trium-
virs, et ce fut, sous ce court triumvirat, que Marc-Antoine, au-