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 quel les Gaules échurent en partage, assigna des champs à ses
 soldats dans notre province et fit prendre à Lyon le rang de
municipe. Mais les triumvirs, débarrassés du sénat, se firent
 bientôt la guerre entr'eux ; et Plancus, qui prit d'abord le parti
 d'Antoine contre Auguste , prit ensuite celui d'Auguste contre
Antoine ; il se trouva mêlé à toutes ces guerres hors des Gau-
les et n'y revint que plusieurs années après. Nous croyons
donc avoir démontré que Lyon ne peut pas avoir été fondé
parPlancus, pas plus en l'an 709 qu'en l'an 711 de Rome , pas
 plus avant qu'après la mort de César.
   Nous allons d'ailleurs prouver, par l'explication de la mé-
daille dont nous avons parlé plus haut, que la date certaine
de la fondation ou plutôt de l'établissement de Lyon comme
colonie municipe doit se rapporter à l'an 712. Car les let-
tres R. P. C. signifient évidemment que cette médaille fut
frappée sous Plancus , consul de Rome ou de la république ,
selon l'usage des Romains de dater ainsi leurs médailles ou
inscriptions ; or , Plancus , comme on peut le voir d'après la
Table de Riccioli, fut consul, l'an 712. La dignité consu-
laire fut la récompense de cet homme qui eut toujours le ta-
lent d'être du parti le plus fort.
   Nous ajouterons quelques explications sur cette médaille
frappée en l'honneur de Marc-Antoine. Les caractères A. XL.
qui se trouvent sur un des côtés de celte médaille , offrent
aussi un document important, car ils nous font connaître le
nombre de soldats dont se composa la nouvelle colonie mu-
nicipe. La lettre A signifie acte ; l'acte comprenait cinq cen-
turies, ou le partage de terres fait à cinq cents soldats ; ainsi
quarante actes nous donnent le chiffre de vingt mille pour le
nombre de soldats établis à cette époque sur la territoire
lyonnais ; il est facile encore de déterminer quelle fut l'éten-
due du territoire distribué en cette occasion ; on donnait le
plus ordinairement deux arpents à chaque soldat; il y eut donc,
probablement alors, quarante mille arpents distribués; et,
si l'arpent romain est le même que l'ancienne mesure agraire