Revue du Lyonnais » série 1 - n°5 ( 1837 ) » pp.074

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   morceaux d'une sculpture f o r t e , accentuée, vivante, o n t
   paru avec d'autant plus d'éclat, qu'interrogeant les besoins
   et les sentiments de leur é p o q u e , ils n'ont pas cherché à
   faire revivre les souvenirs éteints de l'art antique; les ensei-
   gnements de.la civilisation moderne, en amenant un courant
  électrique qui se précipite vers l ' a v e n i r , ne laissent plus
   aux imitateurs des écoles payennes qu'un froid squelette sans
   aine et sans vie. M. de R.uolz, nourri de l'élude profonde des
   maîtres de tous les temps , en profitant des précieux avan-
   tages d'une expérience acquise , s'est bien gardé de négliger
   ceux que lui offrent son époque ; h o m m e d'esprit et de goût,
   il a su, comme David, placer la statuaire dans nos m Å“ u r s ;
   nous ne voulons pas dire par là que le monde aime la sta-
   t u a i r e , elle restera long-temps une langue que peu de per-
   sonnes comprendront, et que ce peu de personnes compren-
   dront chacune différemment ; mais on peut raisonnablement
' e s p é r e r qu'elle marchera à pas de g é a n t , si elle rencontre
   partout des interprêtes aussi habiles que M. de Ruolz. Nous
   avions vu dans son atelier les deux bustes qu'il a mis à l'Ex-
   position. Celui de M. de L., quoique bien étudié, nous sem-
   ble un peu lourd de galbe, et, par la grosseur de la tête et par
   l'épaisseur des attaches, nous paraît rappeler un peu la sculp-
   ture romaine du second siècle; les cheveux traités largement
   sont d'un effet heureux sans trop de recherche. Le buste de
   M me de G. est gracieux sans m a n i è r e , et toutes les parties de
   son marbre nous semblent prises dans un sentiment plein
   de simplicité et de naturel. Ses pochades en terre dans les-
  quelles il faut admirer l'esprit qui a présidé à leur composi-
  tion allégorique seront fort remarquées quand elles seront
  exécutées dans la dimension pour laquelle elles ont été
  conçues.
    Les bustes de MM. Grognard et Jacornin font honneur au
 ciseau de M. Legendre Herald, mais nous v o u d r i o n s , dans
 celui de M. Jacornin , plus de style et de noblesse. Cette r e -
 production , plus que fidèle des défauts de la nature , donne-